Hier lieu d’enfermement, la municipalité a voulu en faire un vrai quartier ouvert sur la ville. L’ancienne maison d’arrêt et ses hauts murs coupaient la place Aristide-Briand de ses rues adjacentes et de ses habitants. Demain, ses 12 600 m² accueilleront 160 logements, une crèche, un théâtre, une nouvelle promenade et 400 places de stationnement souterrain. C’est un projet à l’architecture remarquable, alliant modernité, patrimoine et respect de la mémoire du lieu. Le chantier du maître d’ouvrage Altarea Cogedim démarre fin 2017, pour une livraison fin 2019.
« L’ouverture d’un lieu d’enfermement est tout un symbole, c’est tout un quartier qu’il faut inventer, un espace de centre-ville à créer, un lieu d’habitation, de nature et d’animation qui profitera aux Nantaises et aux Nantais pour chacun des moments de la vie. Avec cette transformation de l’ancienne maison d’arrêt, le centre-ville continue sa métamorphose. Un centre-ville pour tous. Il y aura dans ce programme 50 % de logements sociaux et une crèche de 40 places et également un nouveau parking. C’est aussi un choix urbain audacieux qui traduit concrètement ma volonté d’une ville plus nature, plus facile à vivre pour tous, en particulier pour les familles. »
160 APPARTEMENTS DONT 50 % DE LOGEMENTS SOCIAUX
Le projet prévoit la construction de 160 appartements, dont 83 logements sociaux et 77 en accession libre. Si le pari du logement social en centre-ville est relevé, il en est tout autant en matière d’architecture. Nul ne pourra distinguer ce qui est du social ou du privé : l’ensemble est de grande qualité, proposant des volumes en espalier, des surfaces et des orientations variées. Du T1 au T5, la plupart des logements bénéficie d’un prolongement en extérieur important et d’une vue sur les jardins.
DES PERSONNES ÂGÉES, DES FAMILLES… ET UN MULTI-ACCUEIL POUR LES TOUT-PETITS
Grâce à la domotique, à la modularité des logements et à leur accessibilité, les appartements s’adapteront à tous les styles et parcours de vie des familles. Une part importante des logements sociaux sera destinée en priorité aux personnes âgées tandis que 10 % sera réservé aux personnes handicapées. Un multi-accueil de 467 m² sera créé pour accueillir 40 enfants, de 3 mois à 4 ans. L’équipement comprendra deux espaces identiques répartis sur un même niveau et ouvertes sur un jardin de 250 m² afin d’offrir aux enfants un grand espace de jeux et d’épanouissement.
FAIRE ENTRER LA NATURE EN VILLE
L’omniprésence du végétal est une particularité du projet. Côté rue Harouys, un espace paysager ouvert au public prolongera le square Faustin-Hélie : avec des arbres de hauteur, un verger et des pelouses, il s’agira d’une nouvelle promenade pour se détendre, pique-niquer ou jouer.
Au centre des constructions, les jardins seront ouverts en journée au public pour devenir un point de rencontre, de respiration et d’articulation entre les quartiers alentours. Ils seront plantés d’arbres d’ornement ou d’arbres fruitiers. Les espaces non bâtis seront végétalisés, des récupérateurs de pluie et des nichoirs seront installés. L’association nantaise Bio-t-full participera à la vie du site afin que l’entretien et la production des arbres à fruit ainsi que des 3 jardins potagers implantés sur les toits soient partagés avec les habitants.
L’ANCIEN PAVILLON DU GREFFE DEVIENT UN THÉÂTRE
L’ancien pavillon du greffe accueillera un théâtre. L’idée a été proposée à la compagnie du Café-théâtre, institution nantaise qui disposera ainsi de 600 m² répartis sur deux niveaux pour une capacité de 250 places. Compte tenu de la modularité du lieu, cet équipement pourra également accueillir d’autres événements publics : réunions, séminaires, projections… Cela amènera de l’animation et raccrochera la place Aristide-Briand au dynamisme du centre-ville.
UN NOUVEAU PARKING SOUTERRAIN DANS LE CENTRE-VILLE
Accessible aux piétons par le pavillon du greffe, la rue Deshoulières et la rue Harouys, un parking souterrain apportera 252 places de stationnement public en plus des 147 places privées nécessaires aux nouveaux logements. Ses deux niveaux seront accessibles aux véhicules par le bas de la rue Descartes. Le nouvel équipement sera équipé de places PMR, de recharges pour les véhicules électriques, d’un espace scooters et motos et d’une bicycletterie de 100 m² pouvant accueillir une trentaine de vélos ainsi qu’un atelier ouvert aux usagers.
LE PATRIMOINE NANTAIS, INSPIRATION POUR LES ARCHITECTES
L’équipe de maîtrise d’ouvrage retenue a su associer modernité et patrimoine par la préservation des éléments historiques et constitutifs de la place Aristide-Briand. Les lignes de leur projet se sont construites à partir du bâtiment du greffe, de sa cour intérieure et du porche d’entrée.
Ce travail achèvera donc la reconversion de la place qui a déjà permis la réhabilitation des bâtiments construits entre 1852 et 1869 : le palais de justice devenu hôtel en 2012 et la caserne Lafayette transformée en 2015 pour accueillir un centre de bien-être, des commerces et des logements. Le projet global sera complété par un réaménagement paysager de la place dès 2017. Le tout gardera la cohérence d’ensemble voulue par les architectes du 19e siècle, les Nantais Saint-Félix Seheult et Joseph-Fleury Chenantais.
LES ACTEURS DU PROJET
La maison d’arrêt de Nantes a été désaffectée en 2012 puis acquise fin 2015 pour le compte de Nantes Métropole par l’Agence foncière de Loire-Atlantique (établissement public foncier local créé en 2012 à l’initiative des collectivités territoriales). Le projet de réaménagement est porté par le groupe Altarea Cogedim à travers sa direction régionale Cogedim Atlantique, associé au groupe Histoire et patrimoine et à deux équipes d’architectes-urbanistes : Jacques Cholet et Jérôme Liberman du cabinet DTACC et Antoine Allard de chez Tandem.