Ouverture du Congrès de la Fédération Hospitalière
Jeudi 3 septembre 2015 – 9 h 45
Nantes Métropole – Centre des expos
Monsieur le Président de la Fédération hospitalière de France (Frédéric VALLETOUX),
Monsieur le Président de la Fédération hospitalière Pays de la Loire (Guy-Michel CHAUVEAU,
Madame le Docteur Elisabeth HUBERT,
Monsieur le Directeur Général du CHU (Philippe SUDREAU)
Madame la Directrice générale de l’ARS Pays de la Loire (Cécile COURREGE)
Mesdames, Messieurs,
Laissez-moi tout d’abord vous souhaiter la bienvenue à Nantes et vous dire mon plaisir d’accueillir, aujourd’hui, votre 8ème congrès régional.
C’est naturellement toujours un plaisir de recevoir la Fédération hospitalière de France. Vous êtes en effet un acteur de premier plan du monde de la santé, de par votre longue histoire, commencée en 1924, et grâce à votre représentativité, puisque vous rassemblez la quasi-totalité des établissements du secteur public de santé et médico-social.
Le secteur public hospitalier est véritablement un acteur majeur de la santé. J’y suis profondément attachée. Il est en particulier, à mes yeux, le garant de soins de qualité, accessibles à toutes et à tous, et sur tous les territoires. Oui parce que l’accès au soin partout, dans les grandes villes comme dans les plus petites est un sujet essentiel et une préoccupation nous le savons des français. Le secteur public joue de ce point de vue à l’évidence un rôle central et déterminant.
Et c’est pour cela que votre réflexion est extrêmement importante. Vous êtes des acteurs extrêmement engagés, au contact des réalités du terrain. Vous avez des convictions, fondées sur de solides valeurs. Votre analyse, vos propositions sont donc précieuses.
Vous avez, cette année, choisi pour thème de réflexion : « Parcours de santé – entre concurrence et complémentarité ». Je voudrais, si vous le permettez, vous livrer, sur ce sujet, quelques réflexions fondés sur mon expérience de Maire, d’élue d’un territoire au sein duquel nous voulons que les questions de santé fassent l’objet de la plus grande attention et que l’on y apporte des réponses à la fois ambitieuses et concrètes.
Il me paraît en premier lieu nécessaire de rappeler combien le « parcours de santé » constitue un enjeu fondamental pour répondre aux objectifs et aux attentes en matière de santé publique.
Nous le savons tous, la demande de soin augmente et évolue. C’est le résultat de tendances lourdes de notre société, comme le développement des maladies chroniques ou le vieillissement de la population… C’est aussi le reflet de la volonté de chacune et chacun de bénéficier, pour soi-même, comme pour ses proches, de soins de qualité et accessibles.
Cette demande est naturellement absolument légitime, car la santé est notre bien le plus précieux, le plus intime.
Il faut donc y répondre. Mais cette réponse doit être apportée dans le cadre d’un contexte économique contraint. Nous devons allier qualité et efficience. C’est pourquoi la mise en œuvre du « parcours du patient » est essentielle.
Et, vous le savez mieux que moi, si cet enjeu est largement partagé, sa mise en place concrète ne va pas de soi ; qui plus est dans un système de santé divers, ce qui fait sa richesse, mais où il faut savoir concilier complémentarité et concurrences des structures.
Comme Maire, c’est évidemment pour moi une question importante car la lisibilité pour le patient c’est évidemment le gage d’un meilleur accès au soin des habitants.
Avec Marie-Annick Benâtre, mon adjointe à la santé, dans le cadre des responsabilités qui sont celles de la ville, nous agissons pour favoriser la dynamique territoriale et les coopérations entre les acteurs de la prévention, des secteurs sanitaire, médico-social et social. Nous agissons notamment dans le cadre de nos politiques de transport pour favoriser l’accessibilité des sites afin d’éviter les ruptures de soins des plus fragiles et des plus éloignés.
Nous développons des actions de prévention et de prise en charge de premier niveau. Nous mettons en place un Plan local d’action pour la santé environnementale, sous la conduite de Catherine Bassani-Pillot, Conseillère Municipale en charge de ces questions. Parce que la prévention doit se concevoir dès le plus jeune âge, nous sommes une des 12 grandes villes de France à conserver un service de santé scolaire. Cela permet à chaque enfant de maternelle, en grande section, d’avoir un bilan de santé. C’est aussi pour cette raison que nous avons pris la décision de créer trois maisons de santé dans les quartiers. Elles seront demain un des maillons essentiels du parcours de soins, en amont et aval des interventions à l’hôpital.
Et puis nous avons ici a Nantes ce projet de transfert de l’Hôpital, de nouveau CHU sur l’île de Nantes, en cœur de ville et d’agglomération. C’est une chance, pour Nantes mais bien au delà pour toute la Région. C’est un investissement indispensable à mes yeux pour garantir demain un service public de la santé performant et accessible à tous. Un tel projet suppose notamment une mobilisation collective, de l’État, de l’ARS, de l’Université, de la métropole nantaise. Je veux vraiment saluer l’engagement de toutes et tous et la qualité du travail partenarial déjà accompli pour relever ce grand défi, ce grand défi pour le secteur public de la santé.
Car avec la construction du nouvel hôpital sur l’Ile de Nantes, l’objectif est d’imaginer la médecine de demain, de construire l’hôpital du 21ème siècle, à la pointe des innovations, accueillant et fonctionnel pour prendre en charge au mieux les patients, en provenance de Nantes, de son agglomération mais aussi de tout le Grand Ouest.
L’ambition et l’objectif du projet sont à la fois d’offrir des conditions d’accueil à la hauteur des attentes des patients, de concevoir des bâtiments éco-responsables, adaptés et adaptables aux évolutions de la médecine, d’améliorer les conditions de travail des agents et de bâtir un quartier hospitalo-universitaire au cœur de la ville.
Cela se traduit par le regroupement en un seul lieu, d’activités aujourd’hui dispersées. Cela permettra d’améliorer l’offre de soins et de prendre en compte le fort développement de la médecine et de la chirurgie ambulatoires.
La proximité avec les facultés de médecine et de pharmacie favorisera par ailleurs les liens entre les soins, l’enseignement et la recherche, au sein d’un véritable quartier de la santé. Ce rapprochement permettra de développer les coopérations et les synergies. C’est essentiel, dans un univers médical qui évolue très vite, pour conserver et développer une offre de soins de très haut niveau. Oui la recherche est absolument essentielle, j’allais dire vitale pour notre avenir.
Et en matière de santé, le secteur public doit continuer de jouer un rôle moteur, car évidemment la question du retour sur investissement ne se pose absolument pas dans les mêmes termes que dans d’autres domaines.
Ce futur quartier de la santé sera enfin un atout déterminant pour conforter les entreprises de la filière santé-biotechnologie, facteur de dynamisme économique et de création d’emplois.
Ce nouvel équipement sera donc un élément majeur d’une politique de santé publique qui place le patient au cœur du dispositif tout en faisant de la santé un atout pour le dynamisme du territoire.
J’ai souhaité vous en dire quelques mots ici car je mesure qu’il dépasse évidemment, par son ampleur, les seuls limites de la métropole nantaise. Le CHU de Nantes et un des maillons du parcours de santé pour toute la région. Il noue des coopérations nombreuses en matière de soins et de recherche. Et je suis certaine que votre regard et votre expertise tout au long de la conduite de ce projet seront utiles et précieux.
Pour conclure, je vous souhaite un excellent congrès. Je suis certaine que votre expérience, votre engagement, votre compétence nourriront de riches réflexions. La présence de personnalités nationales de premier plan et de spécialistes internationaux, que je veux saluer et remercier d’être parmi nous, contribuera à la richesse des échanges.