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Johanna
Rolland

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Discours prononcé le 20 octobre 2017 dans le cadre du Colloque « Vers une nouvelle alliance des territoires ? » organisé par le Pôle Métropolitain Loire Bretagne

Publié le 16 novembre 201727 novembre 2017

Monsieur le président de l’Eurométropole de Strasbourg (Robert Herrmann)

Mesdames, Messieurs les Maires et Présidents du pôle métropolitain Loire -Bretagne,

Mesdames, Messieurs les élus communaux, intercommunaux, départementaux, régionaux,

Mesdames, Messieurs

Je suis ravie d’ouvrir aujourd’hui ce colloque avec vous. Vous êtes très nombreux à avoir répondu à notre invitation, que ce soit en tant qu’élus, fonctionnaires territoriaux, universitaires ou acteurs du territoire. Je veux remercier tous ceux qui ont accepté d’intervenir dans cette journée. Je remercie aussi les associations qui soutiennent le réseau des pôles métropolitains, je pense bien sûr à France Urbaine, mais aussi à l’Association des communautés de France et à la fédération nationale des agences d’urbanisme. Le partenariat c’est aussi celui que nous avons noué avec l’IEP de Rennes qui organisait hier une journée scientifique en préambule à ce colloque. Enfin les agences d’urbanisme ont contribué à notre réflexion au travers d’une publication. Enfin, hier soir se tenait à Nantes la rencontre nationale du réseau des pôles métropolitains. Cette diversité d’acteurs est le signe que nous sommes à un moment de questionnement collectif et de réinvention de la place des territoires dans notre pays.

Ce colloque, nous l’avons justement pensé comme un moment de réflexion collective, autour de ce que nous croyons être une solution féconde pour porter un nouveau modèle de développement territorial : l’alliance des territoires.

Avec Brest, Rennes, Angers, Saint-Nazaire, nous sommes convaincus que l’avenir de la France s’invente dans les territoires, dans tous les territoires. C’est pourquoi nous mettons en œuvre des coopérations. A toutes les échelles. C’est ce que nous faisons à l’échelle de nos métropoles, dans nos coopérations avec les départements, les régions, mais aussi au sein du pôle métropolitain Loire-Bretagne. Ces coopérations, elles ne sont cependant pas un but en soi. Elles ne sont efficaces que si elles nous conduisent réellement à faire-ensemble.

Car « faire-ensemble », c’est pour moi l’idée centrale de l’alliance des territoires. Faire-ensemble, c’est dépasser l’incantation à la solidarité, à la cohésion, au vivre-ensemble.

C’est refuser l’idée même que certains territoires seraient légitimes à « faire la leçon » à d’autres, au motif qu’ils seraient plus peuplés, plus riches, plus puissants.

Faire ensemble, c’est accepter de dépasser les frontières de nos territoires politiques ou administratifs pour les considérer comme des entités organiques, où habitants, idées, richesses circulent, avec créativité, avec inventivité. Il est essentiel pour nous de prendre en compte ces circulations, parce que nos territoires sont en mouvement.

Je crois que cette idée, elle rejoint profondément le sens originel de la décentralisation. Décentraliser, c’était d’abord- et c’est toujours- faire confiance aux territoires, à leurs élus locaux, aux acteurs et aux citoyens, une confiance qui se matérialise par la liberté qui leur est donnée, dans les champs de compétences qui sont les leurs. Cette liberté, c’est celle de déployer une stratégie autonome, au service des habitants, pour travailler, à partir de nos atouts, de notre singularité, au service de l’intérêt général.

Or nous vivons aujourd’hui une période de mutations intenses, de mouvements profonds. Chacun le sent, chacun le vit, chacun y est confronté là où il est. Et bien sûr, les questions se posent différemment selon les endroits mais les défis restent les mêmes. Cette période, elle soulève évidemment des inquiétudes mais elle offre aussi de nouvelles opportunités. Et c’est à nos territoires de déployer les stratégies pour y répondre. Sur des sujets aussi essentiels que l’aménagement urbain, l’emploi, les transports, l’énergie, l’éducation, la solidarité ou encore la culture, des solutions émergent quotidiennement et nous devons être capables de nous en saisir, de les mettre en mouvement, de leur donner un cap, dans un dialogue constant avec les citoyens. Nous avons là, finalement la possibilité d’imaginer des utopies réalistes, qui s’incarnent dans des solutions concrètes, pragmatiques, issues du terrain et qui forgent un projet de société.

Il faut pour cela je crois passer de territoires qui déploient des politiques publiques, parfois les uns à côté des autres, parfois même les uns contre les autres, à des territoires qui font ensemble. Il faut partager les responsabilités. Il faut faire réseau. A toutes les échelles.

Cela dépasse donc la seule question de la cohésion des territoires. Bien sûr la solidarité, l’équité sont des questions importantes. Bien sûr il faut penser la juste répartition des richesses entre les territoires pour garantir l’unité nationale, pour éviter que ne se creusent demain encore plus les inégalités. Pour autant, cela ne peut pas être notre seul horizon.

Car nos territoires ne sont pas des briques colorées qu’on empilerait les unes sur les autres. Au contraire, ce sont des palettes de couleurs qu’on mélange pour construire ensemble un projet en mouvement. C’est pourquoi il faut cesser l’opposition stérile et caricaturale entre les territoires. Dans notre société de l’information rapide – via les chaînes d’information en continu, via les réseaux sociaux – on oppose souvent territoires urbains, périurbains et ruraux. Certains ont même fait de cette opposition leur principale grille d’analyse. Mais quand on est élu de terrain, quand on est agent du service public local, on sait que ces oppositions sont bien trop réductrices. Que ce qui caractérise d’abord la France dans ses territoires, c’est leur diversité. J’insiste sur cette diversité car je crois qu’il y a parfois le même sentiment d’exclusion de la promesse républicaine chez un jeune issu de nos quartiers populaires, de nos quartiers politique de la ville que chez un jeune d’un territoire rural qui a vu année après année disparaître des services publics.

Alors oui, c’est vrai, il y a dans le monde et en France une montée en puissance du fait métropolitain. C’est une réalité française, européenne et mondiale. Oui les métropoles concentrent des femmes et des hommes, des richesses, des activités, de la créativité. Cette concentration, elle donne aux métropoles une responsabilité particulière. Pour ne pas devenir une captation. Pour cela, les métropoles doivent reconnaître qu’elles ne sont pas des îles, qu’elles tirent leur force et leur dynamique des territoires proches. Pour cela, elles doivent créer des liens, des interactions avec leur environnement, elles doivent favoriser la réciprocité, les complémentarités.

C’est cela que j’appelle l’alliance des territoires, une alliance profondément renouvelée, fondée sur le dialogue, dont l’objectif essentiel est double : améliorer le quotidien de nos concitoyens, quel que soit le territoire dans lequel ils évoluent et préparer l’avenir, en pensant la transversalité des questions mais aussi des échelles. Cette alliance, elle doit être capable de mettre en mouvement les énergies.

Nous avons pour cela des outils. Intercommunalités, pays, pôles métropolitains sont autant de dispositifs institutionnels qui nous donnent la possibilité de travailler ensemble sur des champs de compétences variés. Mais les outils ne sont rien sans la vision stratégique qui les anime et les projets qui en découlent.

Cette vision stratégique, c’est celle des interdépendances. Car les transitions écologiques, numériques, démographiques, démocratiques que nous vivons, elles sont interdépendantes les unes des autres. Et ces interdépendances, elles se retrouvent dans nos territoires. Tous les enjeux et tous les acteurs sont liés. C’est pourquoi nous cherchons constamment à faire réseau et à faire un réseau qui fasse sens.

Et je voudrais illustrer cette idée par quelques exemples concrets dont mes collègues des grandes villes de l’Ouest parleront sûrement.

Je pense ainsi à Brest et au contrat de réciprocité conclu entre la métropole brestoise et le pays du centre ouest Bretagne, autour des questions de santé, de culture, de développement économique, d’énergie, d’environnement, pour enrichir le développement des deux collectivités.

A Rennes aussi, ces complémentarités et ces interdépendances ont été pensées, en particulier sur la question des mobilités.

Prenant appui sur le pacte métropolitain d’innovation, la métropole a développé le faire-ensemble sur ces questions, en réfléchissant aux questions de covoiturage, d’autopartage, d’interconnexion des transports au sein du système urbain local. Mais Rennes n’avait d’ailleurs pas attendu le pacte Etat-Métropoles pour mettre en place, avec la région Bretagne et le département d’Ille et Vilaine la carte KorriGo, destinée à favoriser l’intermodalité entre les réseaux urbains, interurbains et TER.

A Angers, dans un autre registre, c’est sur la question des déchets que les complémentarités entre les territoires urbains, périurbains et ruraux se matérialisent aujourd’hui. A travers le projet de biopole, à Saint-Barthélemy d’Anjou, la question du traitement et de la valorisation des déchets est envisagée en interdépendance.

Et puis bien sûr, permettez moi de dire quelques mots de la métropole nantaise. Ici, cette idée de réseau qui fait sens sur des enjeux transversaux, c’est l’idée directrice qui a présidé au grand débat sur la transition énergétique. Les 24 communes se sont mobilisées ensemble, plus de 50 000 habitants ont contribué au débat, et nous sommes en train d’élaborer une feuille de route partagée qui verra la jour en février prochain. Cette feuille de route, nous la pensons dans cette optique d’alliance des territoires, et des pistes de réflexion émergent, comme l’idée d’inciter demain les Nantaises et les Nantais à prendre des parts dans des champs d’éoliennes dans le périurbain, ou encore celle d’ alimenter les chaufferies urbaines en bois local. Ce sont autant d’interactions réciproques qui valorisent la diversité des nos atouts.

Cette démarche, elle préside aussi à la manière dont nous travaillons à la question alimentaire, avec le projet alimentaire territorial et la création, à l’occasion du transfert du MIN d’un pôle autour de ces sujets. Ce transfert, il sera effectif à la fin de l’année 2018 et nous y travaillons avec l’ensemble des acteurs : agriculteurs, industriels, chercheurs, restaurateurs, associations et avec le soutien de l’État, dans le cadre du pacte d’innovation.

Cette démarche enfin, elle a aussi conduit à la création d’une agence internationale d’attractivité et de développement économique commune à Nantes et Saint-Nazaire.

Nantes et Saint-Nazaire se sont d’ailleurs alliées, au sein d’un pôle, qui regroupe aujourd’hui 5 intercommunalités, et 840 000 habitants.

Au sein de ce pôle, les alliances sont nombreuses et fécondes. Elles reposent sur une vision partagée de l’aménagement du territoire, parce que nous avons la Loire en commun, ce fleuve qui est notre colonne vertébrale et qui ne connaît pas les frontières administratives. C’est pourquoi nous avons adopté une stratégie commune afin de favoriser un développement urbain équilibré et de freiner l’étalement urbain. Et puis bien sûr, l’estuaire est riche d’atouts environnementaux et touristiques, que nous avons à cœur de valoriser, que ce soit à travers les œuvres d’art du VAN qui ponctuent le parcours le long de l’estuaire au Nord comme au Sud ou l’aménagement de belvédères sur la Loire.

Mais l’alliance des territoires, ce n’est pas uniquement l’alliance des métropoles et de leurs espaces proches. Sur certaines questions, c’est à une échelle encore plus grande qu’il faut travailler ensemble et c’est tout le sens du pôle métropolitain Loire-Bretagne, pôle le plus étendu de France.

Avec Nathalie Appéré, avec Emmanuel Couet, avec David Samzun, avec François Cuillandre, avec Christophe Béchu, nous faisons vivre ce pôle comme le prolongement de notre travail au quotidien, pour construire ensemble un développement équilibré du Grand Ouest, en travaillant sur les questions d’accessibilité, d’enseignement supérieur,

de recherche ou de de développement économique. Cela passe ainsi par notre participation commune à des manifestations économiques internationales afin de valoriser collectivement les atouts de notre Grand Ouest. Toutes les actions que nous engageons, nous les pensons au bénéfice de tous dans le Grand Ouest, et pas seulement des métropoles.

Mais il serait évidemment étroit de penser que c’est la seule action des collectivités locales qui fonde l’alliance des territoires. Quand les entreprises se localisent à la fois à Nantes et à Rennes, elles contribuent à l’alliance des territoires. Quand les usagers s’organisent sur les réseau sociaux pour covoiturer entre Nantes et Rennes, entre Angers et Nantes, entre Brest et Rennes, c’est aussi une forme d’alliance des territoires. Vous le savez bien, vous qui au quotidien, travaillez avec les communes ou les intercommunalités voisines, avec les pays, avec les départements, avec les Régions mais aussi avec les acteurs et les citoyens.

Notre travail, il repose d’abord sur des réalités, des pratiques, des attentes et notre mission consiste à soutenir les initiatives, à les faire vivre.

Cette alliance, ce n’est donc pas une énième forme de contractualisation entre les territoires, qui viendrait réinventer ce qui se fait déjà, sous une autre forme. Cette alliance, c’est réellement une philosophie, un état d’esprit que nous, élus, fonctionnaires territoriaux, acteurs du territoire, nous devons adopter dans la conception et la mise en œuvre des politiques publiques mais aussi et surtout dans l’accompagnement des initiatives qui émergent des territoires.

Cette alliance, elle vient je crois donner du sens à notre action d’élus locaux. Nous n’avons pas seulement ou prioritairement la mission d’aménageur. Nous avons la mission d’animateur de nos territoires. De faire vivre l’intérêt général à partir de nos singularités et de nos atouts. En travaillant sur nos points faibles et en faisant fructifier nos points forts. Collectivement.

Il faut bien entendu pour cela que nous soyons dans une démarche d’interaction positive avec l’État. S’il y a encore aujourd’hui en France une vision parfois trop jacobine, je suis convaincue qu’il faut dépasser cette opposition stérile entre jacobins et girondins.

Nous avons besoin de l’État et l’État a besoin de nous. Non pas dans un jeu de donnant-donnant mais dans une interaction bien comprise, au service des Françaises et des Français.

Nous avons besoin d’un Etat garant de notre unité, dans ses prérogatives régaliennes. Nous avons besoin d’un Etat stratège, d’un Etat qui est évidemment le garant de l’unité nationale. Mais cette unité, elle tire aussi sa force de la diversité des territoires qui compose notre République et qui tissent un réseau de solidarités. L’Etat doit être un facilitateur de ces solidarités, il doit garantir l’égalité entre ces formes territoriales pour leur donner les moyens de faire émerger et de faire vivre le meilleur des potentialités. Sans chercher à dupliquer à toutes les échelles et sur tous nos territoires un modèle qui serait un modèle préétabli.

C’est pourquoi l’alliance des territoires est un concept protéiforme, qui n’a pas vocation à se laisser enfermer dans un dispositif législatif ou institutionnel qui en assécherait les potentialités. Et sa principale potentialité, c’est celle de l’égalité, de l’égalité réelle, entre les habitants des différents territoires, dans leur singularité. S’allier pour faire plus de croissance n’aurait aucun sens en soi.

Si nous ne cherchons qu’à croître, démographiquement, économiquement, territorialement, nous ne réfléchissons pas aux conséquences de cette croissance à toutes les échelles.

Et c’est là selon moi tout le sens de cette alliance des territoires : penser une croissance territoriale en réseau et non en cercles concentriques, une croissance raisonnée, qui profite à tous et à chacun, sans épuiser les ressources dont nous disposons, qu’elles soient naturelles, économiques, humaines ou culturelles. C’est conserver notre singularité, fruit de notre histoire, de notre environnement en misant sur les complémentarités plutôt que sur l’uniformité. C’est ainsi seulement que nous contribuerons réellement à créer plus d’égalité pour nos concitoyens.

Et c’est je crois la meilleure façon de répondre aux questions que nous posent les transitions que nous vivons. En marchant sur nos deux jambes : l’une ancrée dans l’histoire et les atouts de notre territoire, l’autre en avant, qui recrée perpétuellement des liens à toutes les échelles. C’est dans cet esprit que nous avons pensé les ateliers de cette après-midi, que ce soit sur la question des déchets, de la mobilité, du tourisme.

Nous avons cherché à valoriser ce qui émerge de nos territoires et à comprendre comment ces dynamiques peuvent essaimer.

L’alliance des territoires, c’est aujourd’hui et encore plus demain une dynamique féconde. Alors dans cette période où tombent depuis Paris un certain nombre de mesures, qui, à mon sens, prennent le risque d’affaiblir cette dynamique, ce colloque est aussi un message. Un message pour rappeler que cette dynamique doit être comprise et donc accompagnée par l’État. Pour que nous puissions continuer à l’investir de sens et que l’avenir de la France continue de s’inventer dans, par et avec les territoires.

Très bon colloque à tous !

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Catégories Discours, Médiathèque, Vidéos
Auteur Fleur Malouines
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