Inauguration du Pôle Daniel Asseray
Jeudi 22 mai 2014
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureuse et fière de participer aujourd’hui à l’inauguration du Pôle Daniel Asseray.
Je le suis tout d’abord parce que ce pôle est un engagement fort de Patrick Mareschal, alors Président du Conseil Général, et conseiller général du 11ème canton ; Patrick, tu as souhaité que je sois candidate pour te succéder sur ce canton qui t’est très cher et je t’en remercie du fond du cœur.
Ce canton est aujourd’hui, depuis que j’ai suis entrée dans mes nouvelles fonctions de Maire, entre de très bonnes mains, puisque Ali Rebouh a pris ma suite. Vous savez tous combien il est présent et attentif à la vie des habitants du quartier. Je ne vais pas citer ses très nombreuses qualités, sa modestie n’y résisterait pas…
Je suis également heureuse et fière d’être parmi vous aujourd’hui parce que nous inaugurons une belle réalisation, un équipement qui va profondément améliorer la vie des habitants. C’est, je crois, un des grands enjeux de l’action publique, de la politique en ce qu’elle a de plus noble : apporter des réalisations concrètes qui font que l’on vit mieux, tout simplement, que la vie est plus facile.
Or, de ce point de vue, ce Pôle est une réussite, un lieu de synergie, de mobilisation collective, dans l’esprit voulu par ses initiateurs, de lucidité et d’engagement concret dans la vie de la cité.
En offrant depuis le 10 mars dernier un accueil mutualisé en matière d’emploi et d’insertion et regroupant le Conseil Général, la Maison de l’Emploi, la Mission Locale, la CAF et l’équipe de quartier de la Ville de Nantes, ce « guichet unique » a pour vocation de faciliter la vie et les démarches des usagers.
Ce projet s’inscrit dans le programme de rénovation urbaine du quartier des Dervallières. Il vise à valoriser les services en lien avec l’emploi, l’insertion, l’accompagnement social. C’est une passerelle au bénéfice des habitants entre les différentes institutions.
Et puis, l’implantation de cet équipement revêt un sens particulier, une importance politique et symbolique forte dans un quartier très attachant mais dont on connait les difficultés et qui a subi des épisodes douloureux de violence et d’incivilité.
Je ne vais pas vous abreuver de chiffres.
Je rappellerai juste qu’au 31 mars 2014, Les Dervallières comptaient 555 chômeurs dont 90 jeunes de moins de 26 ans et 96 seniors. Cela représente un chômage 3 fois supérieur à celui de l’agglomération malgré une légère amélioration, moins 7 % depuis 1 an.
En outre, la part des travailleurs pauvres parmi les actifs occupés est de 25,8 % pour une moyenne de 18,6 % sur les territoires prioritaires et de 9,6 % pour la métropole nantaise.
Enfin, 60 % des habitants se situent sous le seuil de pauvreté contre moins de 20 % sur l’agglomération.
Bien sûr, il ne faut pas réduire les Dervallières à ces chiffres. Ils ne doivent pas masquer la formidable énergie du quartier et de ses habitants, les mille et une initiatives qui le font sans cesse bouger.
Mais nous ne devons pas non plus nous résigner, accepter que le chômage frappe ici encore plus durement qu’ailleurs, avec le cortège de difficultés qu’il entraîne. Les chiffres que je viens de vous donner, pour moi, ce ne sont pas des statistiques, car derrière, ce sont des femmes et des hommes qui souffrent.
Et cela, je ne m’y résous pas. La mobilisation pour l’emploi est plus que jamais nécessaire. C’est la priorité. Je l’ai dit, cette bataille pour l’emploi sera ma première préoccupation, à la ville de Nantes comme à la Métropole. Et croyez moi, ce ne sont pas là des affirmations désincarnées ni incantatoires. Cette lutte est réelle, au quotidien, même si cela est difficile, même si tout ne dépend pas bien sûr de nous. Mais nous avons un devoir d’action et une réelle faculté d’entraînement des autres acteurs. Et dans ce combat, nous utiliserons tous les leviers dont nous disposons. Cela sera notre préoccupation constante, à toutes les échelles, car chaque fois qu’un chômeur retrouve un emploi, c’est une bataille gagnée.
D’ailleurs, à titre d’exemple de cette mobilisation, dans le cadre de la construction de ce Pôle Daniel Asseray, 1 600 heures d’insertion ont été réalisés, 14 personnes ont bénéficié d’un contrat de travail avec les opérateurs d’insertion, 1 personne a été recrutée en contrat d’apprentissage et 1 en contrat de professionnalisation. Sur ces 16 personnes, 10 étaient des jeunes et 6 issus des territoires prioritaires. Vous le voyez, c’est certes modeste, mais lorsque l’on mobilise toutes nos énergies, que l’on utilise toutes les opportunités, on arrive à des résultats concrets, tangibles.
Je sais d’ailleurs que tout le monde participe à cet effort. Parmi d’autre, quelques chiffres de la Maison de l’Emploi l’attestent :
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3 600 visites pour le cyber-base emploi en 2013 et près de 200 personnes ont participé aux ateliers, un nouveau public fréquente ce pôle,
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800 habitants dont 700 jeunes ont été accompagnés, plus de 200 ont trouvé un travail en CDD ou CDI, 60 jeunes ont trouvé une formation et 46 un emploi d’avenir.
Alors, ce « guichet unique », cette nouvelle facilité pour la vie et les démarches des usagers qu’offre le pôle Daniel Asseray, c’est une pierre de plus, un moyen supplémentaire de gagner cette bataille pour l’emploi. Cela a d’ailleurs été testé favorablement du 14 au 25 avril pour l’ouverture du site avec la participation de près de 200 personnes aux différents ateliers proposés par une vingtaine de partenaires, les institutions bien sûr, Pôle emploi mais aussi les clubs d’entreprises, des associations du quartier, des associations d’accompagnement à l’emploi et à la création d’entreprise et des représentants de métiers porteurs. Les participants on pu apprécier l’offre de services proposée en matière de techniques de recherche d’emploi, découverte des métiers, accès aux droits, image de soi. Les partenaires publics et privés ont su parfaitement travailler ensemble. Donc, un premier essai réussi qui permet de valoriser le quartier et ses ressources.
Et puis, dernière raison pour laquelle le fait d’être là aujourd’hui revêt pour moi une importance particulière, ce pôle porte le nom de Daniel Asseray.
Certes, je l’ai peu connu, mais je sais tout ce que Nantes et l’agglomération lui doivent, d’abord en tant que directeur du Home Atlantique puis comme Adjoint à l’urbanisme puis à la politique des quartiers et à la vie associative à la ville de Nantes, sous la responsabilité de Jean-Marc Ayrault, son Maire mais aussi son ami, dont je salue la présence, ici, parmi nous, en ce moment particulièrement émouvant.
Daniel était engagé et exigeant, apprécié par ses qualités de dialogue est ses convictions chevillées au corps, ancrées sur la mixité urbaine et sociale, sur la fluidité des espaces et sur l’innovation.
Daniel aimait la ville, il aimait Nantes d’une manière très profonde, presque physique. Il y trouvait une source de liberté et un lien privilégié pour l’épanouissement des talents, l’expression de la créativité. La rencontre avec les habitants de toutes conditions, de tous quartiers, constituait pour lui un vrai bonheur, quel que soit l’objet de la discussion. On lui doit la création des 11 quartiers avec la mise en place des comités consultatifs et des carrefours citoyens pour améliorer le dialogue citoyen et la qualité des services aux habitants, auxquels il tenait tant. Il a su bousculer les habitudes. Il a été de ceux qui ont fait bouger Nantes.
C’est dans cet état d’esprit que je me suis engagée en politique. C’est de cette manière que j’ai voulu mener la campagne municipale et que je veux, désormais, avec mon équipe conduire Nantes, « inventer ensemble l’avenir de Nantes », une expression qu’il aimait particulièrement.
Je crois donc que c’est un bel hommage qui lui est rendu aujourd’hui, et qu’il en aurait été heureux et fier.
Pour conclure, je me félicite de cette parfaite coopération entre le Conseil Général, la Caisse d’Allocations Familiales, la Maison de l’Emploi, la Mission Locale et la Ville de Nantes. Je crois à la force des partenariats sur le territoire, ceci en est un bel exemple.