Johanna Rolland et les bailleurs de la
métropole réunis au sein de l’USH
dénoncent une attaque du monde HLM
Réformer le logement social OUI, le remettre en cause NON. Ils feront des propositions au gouvernement issues de leur expérience métropolitaine
Rappelant la priorité accordée au logement, Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole a échangé ce matin avec les directeurs des 15 bailleurs sociaux du territoire, réunis en amont du congrès annuel de l’Union sociale pour l’habitat (USH) autour des annonces gouvernementales qui inquiètent pour l’avenir du logement social.
« Les mauvaises nouvelles sont malheureusement confirmées avec l’annonce du gouvernement de baisser de 50 à 60€ les APL et de les compenser par une baisse de loyers». Par cette mesure c’est au logement social que l’on s’attaque » s’est inquiétée Johanna Rolland qui vient d’écrire au Premier Ministre Edouard Philippe afin de lui faire part de ses plus vives réserves sur cette mesure notamment.
« Parce que le logement social, c’est le logement pour tous, qu’il constitue souvent une étape essentielle dans un parcours de vie, il ne peut pas être une variable d’ajustement budgétaire. Cette disposition décidée par Bercy ne va faire que bloquer le système et stopper la construction de logements sociaux » s’est alertée la présidente de Nantes Métropole.
Cette baisse des loyers représenterait pour l’ensemble des bailleurs intervenant sur Nantes Métropole a minima 20M€ de perte de recettes, avec une conséquence immédiate de diminution forte de la capacité d’investissement dès 2018 que ce soit dans le développement de programmes neuf (1000 logements) ou la réhabilitation du patrimoine existant (700 logements), y compris dans les ambitieux projets de rénovation urbaine, avec un impact sur le niveau des charges lié à la rénovation énergétique.
Conjuguée aux baisses des aides à la construction sociale versées par l’Etat, c’est avec cette baisse des APL, l’objectif partagé entre Nantes Métropole, l’USH et les 15 opérateurs du territoire de construire 2000 logement sociaux et 1300 logements abordables par an qui sera menacé, alors qu’il y a dans la métropole 40 000 ménages qui vivent sous le seuil de pauvreté et 28000 demandeurs de logements sociaux. Au-delà, ces mesures pourraient entraîner l’abandon de plusieurs milliers de logements par la promotion privée, dans le cadre des opérations co-produites avec le monde Hlm dès 2018. Les répercussions en terme d’emplois dans le secteur du BTP seront fortes alors qu’il constitue une réelle locomotive économique territoriale.
Au-delà, Nantes Métropole et les bailleurs sociaux du territoire soulignent le flou qui entoure les annonces du gouvernement et le besoin de lever toutes les incertitudes pour stabiliser et pérenniser le secteur du logement social, qui héberge les plus précaires d’entre nous. Jean-Noël Freixinos, Vice- Président de l’USH pour la Loire-Atlantique « dénonce une remise en cause du modèle du logement social sans concertation et s’inquiète des conséquences de ces annonces sur la capacité des organismes de logement social à poursuivre leur effort aux côtés de la Métropole pour mettre en œuvre une politique de l’habitat au service de ses habitants et en particulier des locataires. »
Johanna Rolland, l’USH et les bailleurs sociaux sont convenus de rédiger ensemble dans les prochains jours un courrier à l’attention du Gouvernement pour lui proposer des pistes de réforme du secteur du logement social et de son financement, pour une réforme qui soit efficace, réaliste, juste et qui remette au cœur du débat la mixité sociale, le rôle du logement social dans les parcours résidentiels et, surtout, ceux qui habitent.