Lancement du pacte Métropolitain pour l’emploi
28 septembre 2015 – centre des expositions de Nantes Métropole
Intervention de la Présidente
Monsieur le Secrétaire général de la préfecture, (Emmanuel AUBRY)
Monsieur le Vice-président du conseil régional, (Christophe CLERGEAU)
Monsieur le Président du conseil départemental, (Ph. GROSVALET)
Monsieur le Vice-Président de NM, Président de la Maison de l’Emploi (Pascal Bolo)
Monsieur le Recteur (William Marois)
Messieurs les Présidents des chambres consulaires,
(CCI : Jean-François GENDRON; CMA : Joël FOURNY ; CA : Jacques LEMAITRE)
Monsieur le Président de la chambre régionale d’économie sociale et solidaire, (Alain DURAND)
Monsieur le représentant du Président de l’Université (Samuel Brandu),
Monsieur le représentant de la conférence des grandes écoles,(Frédéric MESLIN)
Monsieur le Directeur territorial de Pôle Emploi,(Christian BOUCARD)
Monsieur le Président de la Maison de l’emploi, Mission Locale et Ecole de la deuxième chance (Pascal BOLO)
Monsieur le Président des Ecossolies, (Serge BOUREAU)
Messieurs les Présidents et secrétaires généraux des organisations syndicales patronales et de salariés,
Mesdames et Messieurs,
Ces salutations, un peu longues, montrent bien la diversité des acteurs réunis ce soir pour la signature du Pacte Métropolitain pour l’Emploi.
Il y a tout lieu de s’en féliciter. En effet, cette diversité d’acteurs démontre combien est partagée cette préoccupation essentielle, celle de l’emploi.
Pour la métropole nantaise j’ai voulu que l’emploi et le développement économique soient les premières priorités de notre action.
Certes, notre territoire est moins touché que d’autres par le chômage mais cela ne doit rien au hasard, j’y reviendrai tout à l’heure
Nantes Métropole est ainsi la 1ère agglomération française pour la création d’entreprises et la 3ème pour l’emploi industriel. Cela nous vaut d’être régulièrement classé dans les agglomérations françaises les plus dynamiques sur le plan économique.
L’enjeu est donc de maintenir ce dynamisme pour garantir la croissance de l’emploi. Pour ce faire, nous devons préserver la diversité du tissu économique, conserver un socle industriel solide et réussir la « transition industrielle ».
Nous devons aussi soutenir le développement de l’économie de proximité, accompagner les TPE et favoriser l’accueil et le développement des PME/PMI.
Enfin, nous devons anticiper les besoins en formations et en compétences inhérents aux mutations de l’économie.
Pour dépasser l’incantation, nous devons agir et agir ensemble. Car Nantes Métropole, comme chacun des autres partenaires, ne peut agir seule.
Je disais tout à l’heure que la bonne santé économique de notre territoire ne devait rien au hasard. Elle est à la fois le fruit du succès économique des entreprises, de l’engagement de l’ensemble des acteurs et du volontarisme des politiques publiques.
A Nantes Métropole, en complémentarité et en partenariat avec l’État, dont l’emploi reste la compétence, avec la Région et le Département, nous agissons depuis de nombreuses années, afin de favoriser le rapprochement entre l’offre et la demande d’emploi.
Notre action s’inscrit dans un cadre partenarial étroit avec les acteurs de l’économie sociale et solidaire, qui représentent 17% des emplois salariés privés de la métropole, les structures de l’insertion par l’activité économique et plus largement les acteurs économiques, comme l’illustre la démarche engagée depuis 2010 en faveur du soutien au développement de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).
Sur ce dernier point, la signature récente de la convention avec Planète RSE permet aux entreprises qui s’engagent dans une démarche RSE d’être valorisées dans les réponses à nos appels d’offres.
Toujours dans le souci de rapprocher l’offre et la demande, nous avons consolidé la présence de services de proximité destinés aux habitants, à travers huit sites mutualisés entre la Maison de l’emploi et la Mission Locale qui permettent aussi bien de s’informer sur les métiers, de chercher une formation ou d’être conseillé pour créer ou reprendre une entreprise.
Enfin, pour les décrocheurs, nous avons crée l’Ecole de la Deuxième Chance dont l’objectif est de permettre aux stagiaires d’accéder à un métier choisi, soit en intégrant une formation qualifiante, soit en entrant directement dans le monde du travail.
Mais nous voulons aujourd’hui aller plus loin. Par la signature du Pacte Métropolitain pour l’Emploi, les acteurs affirment désormais leur volonté de renforcer leur coopération et de se lancer dans une démarche collaborative pour agir concrètement, dans le respect des compétences de chacun.
A Nantes Métropole, nous avons l’expérience de la co-construction de projets avec les acteurs du territoire, notamment les entreprises, les réseaux économiques, les partenaires sociaux, les acteurs associatifs et académiques.
La gouvernance partagée de la plateforme territoriale RSE de la métropole nantaise, que j’ai déjà évoquée, avec ses 5 collèges, est la preuve qu’il est possible de travailler de manière décloisonnée sur notre territoire, pour porter des projets concrets et innovants.
La co-construction de plans d’actions de soutien au développement de l’ESS depuis 10 ans illustre également ce savoir faire.
Le Pacte Métropolitain pour l’emploi s’inscrit dans cette logique d’innovation territoriale.
Avec le Pacte Métropolitain pour l’emploi, Nantes Métropole propose à ses partenaires de renforcer nos actions sur des enjeux prioritaires et ciblés pour le territoire et ainsi de co-produire des actions en faveur de l’emploi.
L’idée de ce pacte a émergé lors des ateliers prospectifs pour l’emploi organisés en 2014.
Ce travail partenarial n’a certainement pas pour objectif de créer un échelon supplémentaire ni comme ambition de coordonner la politique de l’emploi.
Nous sommes clairement dans une démarche pragmatique, qui part du territoire et qui est dirigée vers celui-ci. Faire plus, faire mieux, dans le respect des compétences de chacun, voilà l’ambition.
Pour la feuille de route de la première année, les deux thématiques retenues sont l’anticipation des mutations économiques et l’emploi des jeunes. Nous avons délibérément fait le choix de nous concentrer sur deux objets de travail seulement afin de ne pas nous disperser. L’objectif est bien de déboucher sur du concret, le plus rapidement possible.
Le choix d’une démarche collaborative s’est imposée naturellement, D’abord parce qu’aujourd’hui, c’est quasiment devenu un réflexe à Nantes Métropole, mais aussi parce que ces actions sont à la croisée de plusieurs champs d’intervention avec les entreprises et les réseaux économiques dans leur diversité, les partenaires sociaux, les acteurs de l’emploi et de la formation et enfin, les porteurs de politiques publiques.
En somme, il s’agit d’entrer dans une logique de projet, d’ancrer territorialement notre action et d’innover.
Très concrètement, concernant l’emploi des jeunes, nous allons travailler sur l’accès aux stages, la lutte contre le décrochage et le déploiement de la garantie jeune.
Sur l’anticipation des mutations économiques, les axes retenus concernent des secteurs clés : numérique, négoce et transformation agro-alimentaire pour préparer le MIN du futur et transition énergétique.
Je pense d’ores et déjà qu’il faudra aussi nous mobiliser sur les enjeux liés à l’industrie du futur.
Je ne développerai pas plus pour laisser le soin à chacun d’entre vous d’en parler tout à l’heure.
Je voudrais aussi rassurer ceux qui s’inquièteraient. Jeunes ? Economie du numérique ? Cela voudrait-il dire que si l’on n’est pas jeune et que l’on ne fait pas du numérique, alors la métropole ne s’intéresserait pas à nous ?
Non, bien entendu. D’abord parce que les axes retenus aujourd’hui n’augurent pas de ceux qui le seront à l’avenir. Ensuite parce que la politique métropolitaine en faveur de l’emploi ne se limite pas au travail autour du pacte pour l’emploi.
Notre engagement en faveur du développement, de l’attractivité, et donc de l’emploi –je tiens à saluer l’engagement du vice président en charge de l’emploi à la Métropole– passe non seulement par le soutien aux filières des technologies de pointe, je pense par exemple à l’aéronautique, aux industries créatives ou encore aux biotechnologies, mais aussi par une politique d’investissement qui bénéficie à l’ensemble des secteurs économiques.
Car à Nantes Métropole, pour gagner la bataille de l’emploi, nous faisons aussi le choix d’un haut niveau d’investissement sur le territoire. Malgré un contexte économique et financier incertain, j’ai ainsi proposé que Nantes Métropole fasse le choix d’une ambition maintenue pour le territoire. Concrètement, ce sont 1,7 milliard d’euros qui devraient être investis sur le territoire métropolitain durant le mandat.
Investir c’est être offensif, c’est agir pour ne pas subir.
Investir fortement, c’est évidemment un soutien à l’activité économique et donc à l’emploi. C’est d’autant plus vrai que notre action a un effet levier très fort. Pour chaque euro investi par Nantes Métropole, ce sont en réalité quatre euros qui arrivent sur le territoire.
Et investir, c’est aussi absolument fondamental pour préparer l’avenir, pour construire la métropole de demain, dynamique, attractive, qui répond aux besoins des habitants, leur fournir les services de qualité qu’ils sont en droit d’attendre, une métropole où il fait bon vivre, tout simplement.
Nous faisons donc le choix d’investir dans de grands projets structurants. Trois d’entre eux sont particulièrement ambitieux.
La construction d’une nouvelle gare ferroviaire, qui permettra de doubler l’actuelle capacité d’accueil.
Le transfert du Centre Hospitalier Universitaire, qui sera l’hôpital du 21ème siècle, au cœur d’un véritable quartier de la santé qui mettra en synergie le CHU avec des laboratoires de recherche et des entreprises privées.
Autre transfert, celui du MIN, qui accompagnera la création d’un pôle agro-alimentaire d’excellence au sud de la métropole.
Ces grands projets ne doivent pas faire oublier tous les autres investissements, absolument indispensables au bien-être des habitants et à la qualité de vie quotidienne, comme par exemple la nouvelle usine de l’eau ou les travaux d’amélioration des espaces publics, d’infrastructures et de voiries.
Enfin, nous faisons le choix de poursuivre la construction de logements avec un objectif de création de 6000 logements par an.
Tous ces projets constituent de formidables leviers de développement économique et d’emplois. Il faut que tout le territoire en profite, les TPE/PME comme les grandes entreprises.
Fédérer, impulser, investir, innover, autant de verbes d’actions qui résument bien l’esprit métropolitain aujourd’hui. Le pacte qui va être signé ce soir est un nouveau coup d’accélérateur pour le développement de notre territoire auquel, je le sais, vous êtes tous attachés.
Merci à vous.