Dans une période où le projet européen est mis à mal, je suis convaincue que les villes ont plus que jamais un rôle à jouer en Europe. Cette conviction, c’est aussi celle d’EUROCITIES, qui réunit 130 grandes villes européennes. Du 16 au 18 novembre à Milan, la conférence annuelle de notre réseau a permis de faire le bilan des deux années de la présidence que j’ai exercé au nom de Nantes métropole.
Pour Eurocities : la reconnaissance des villes en Europe progresse
En deux ans, nous avons fortement fait évoluer la gouvernance du réseau et fait progresser la reconnaissance du rôle des villes en Europe, notamment sur le climat. Cela s’est traduit par exemple par la représentation d’EUROCITIES lors de la COP21 à Paris. Notre priorité pour les prochaines années est que les villes deviennent davantage des interlocuteurs directs de la Commission, afin de permettre une meilleure prise en compte des villes.
Durant ces deux années, j’ai été frappée par la capacité des villes, de leurs élus, à s’emparer très vite de problématiques diverses et d’inventer des réponses agiles et pragmatiques.
Ensuite, en travaillant à Milan il y a quelques jours sur l’économie du partage, sur la manière dont ces nouvelles pratiques irriguent les façons de vivre, j’ai été renforcée dans ma conviction que les villes sont un espace de solutions et d’innovations pour relever le défi de l’emploi, pour répondre aux questions posées par les transitions écologiques, numériques, démocratiques, que nous connaissons. Aujourd’hui 9 Français sur 10 déclarent avoir déjà réalisé au moins une fois une pratique de consommation collaborative : nos villes doivent pouvoir s’appuyer sur la diversité des modèles économiques émergents et créateurs d’emplois pour inventer de nouvelles manière de produire et de consommer.
Pour Nantes, de nouveaux projets
Quand je croise des Nantais qui suivent peu les questions européennes, il arrive qu’ils me demande : « Mais en quoi la présidence Eurocities est utile pour Nantes ? » Ces deux années, elle ont permis à Nantes davantage de reconnaissance et de visibilité au niveau européen. C’est bon pour la dynamique locale et donc pour l’emploi.
Lors de ces deux années, nous avons également multiplié les liens avec d’autres villes. Nous avons pu nous positionner avec elles sur des appels à projets reconnus, enrichis et financés par l’Europe. Deux exemples très différents, l’un sur l’avenir, l’autre sur la solidarité :
MySmartLife. C’est un projet porté avec notamment les villes de Hambourg et Helsinki, pour conduire des expérimentations sur les technologies et les usages des villes de demain, sur les questions énergétiques. Il est soutenu par l’Europe à hauteur de 4,4 millions d’euros ;
Récemment, Nantes a remporté un appel à candidatures qui va nous permettre de lancer le projet 5 Ponts (avec Emmaüs et l’association Les Eaux vives), qui permettra la construction sur l’Île de Nantes d’un lieu accueillant des services à l’attention des sans-abris. Il sera soutenu à hauteur de 5 millions d’euros par l’Europe.
Et demain ?
Nantes porte plus que jamais l’ambition de poursuivre son engagement européen et de jouer une rôle au sein des métropoles européennes. Nous restons membres de l’exécutif d’EUROCITIES et venons d’accéder, avec Vienne, à la vice-présidence du forum en charge des affaires économiques, parce qu ‘à Nantes, notre priorité c’est l’emploi. André Sobczak, vice-président de Nantes métropole sur les questions européennes, suivra ces travaux.
L’Europe doit aussi être une réalité vécue localement. C’est ce que nous voulons développer à Nantes avec le parcours de citoyenneté européenne. C’est mon engagement de campagne n°27. Le futur Pôle Europe sera le maillon clef de ce parcours. Ouvert à tous les Nantais, il assurera un lien entre les Nantais et l’Europe. Il devrait se trouver dans l’immeuble Îlink sur l’Île de Nantes.
A la fois lieu de développement des prochains projets européens en lien avec les quartiers et point d’échange des associations européennes, il regroupera plusieurs structures qui gagneront en visibilité et transversalité : la Maison de l’Europe, le Centre Culturel Européen et l’Alliance Europa, portée par l’Université de Nantes. D’autres acteurs y trouveront une vitrine pour leurs activités (Euradionantes et Graine d’Europe). Les Nantais auront ainsi accès à un espace d’information permanent sur l’Europe. L’enjeu ? Faire de l’Europe une réalité concrète, vécue et comprise par les citoyens. A condition d’agir pour qu’elle devienne davantage un espace de solutions et de progrès partagés, pour toutes et tous.