Forum Smart City
Retranscription du discours d’ouverture de Johanna ROLLAND, Présidente de Nantes Métropole à partir de la vidéo
Le 17 septembre 2015
Monsieur le Président de la Tribune,
Mesdames, Messieurs, Chers amis,
D’abord, Monsieur le Président, permettez-moi de vous annoncer une grande nouvelle : je crois que vous êtes mûr pour devenir Nantais.
Vous êtes mûr pour devenir Nantais d’abord parce que vous portez pourquoi dans ce pays les métropoles sont un des leviers déterminants de notre avenir ; vous êtes mûr pour être Nantais parce que vous avez effectivement compris le fil qui est le nôtre, cette alliance permanente entre la dynamique économique et la qualité de vie et puis vous êtes mûr pour être Nantais parce que je sais que nous partageons cette envie d’innovation, de challenges permanents et de capacités créatives.
Plus sérieusement, Merci d’avoir choisi Nantes pour ce forum, j’y suis personnellement très sensible parce que, effectivement, dans le cap stratégique que j’ai fixé pour la ville, pour la métropole, la question de la Smart City ou des Smart Cities –j’aurai l’occasion d’y revenir- est absolument déterminante.
Alors, vous avez commencé par une anecdote, je m’en souviens effectivement très bien avec un léger sourire, je l’avoue. Je vais me permettre de commencer aussi par une anecdote d’une autre nature.
J’ai commencé à m’intéresser de plus près, de très près à la question des Smart Cities à l’occasion d’un déplacement à San Francisco. J’étais avec le premier Vice-président de la Région, Christophe Clergeau et un certain nombre d’entrepreneurs –certains sont dans la salle- . J’y ai appris beaucoup de choses, nous avons découvert ce que l’on appelle la « Silicon Valley du Numérique » et, en même temps, j’en suis revenue avec une conviction. Alors, vous m’excuserez par avance pour ce qui pourrait apparaître comme un excès de chauvinisme mais qui ne l’est pas. Je suis revenue en me disant que nous avions à apprendre, effectivement, de cette expérience mais qu’à l’évidence, localement, ici, dans la métropole Nantaise, nous avions toutes les ressources, toutes les conditions pour être audacieux et inventer notre transition numérique, notre « Smart City à la Nantaise ». Nous avons un peu de progrès à faire par contre sur la dimension communication et sur la capacité de storytelling parce que parfois nos amis américains avec pas toujours plus, en disent beaucoup mieux.
Le rapport Ambition numérique qui a été remis au Premier Ministre dernièrement par le Conseil National du Numérique (CNNum) auquel Nantes a participé –ce n’est pas le hasard si le dernier atelier du CNNum a eu lieu ici- a bien mis en évidence, je trouve, qu’il y avait aujourd’hui, demain, plusieurs sociétés numériques possibles. C’est bien ça le sujet qui nous réuni, je crois, aujourd’hui. Dans ce pays, toutes les grandes métropoles qui ont envie de contribuer à inventer l’avenir ; Nantes, Lyon, Bordeaux, Lille, prennent le train du numérique. Mais à Nantes, nous voulons plus que cela ; nous voulons construire cette transition numérique qui est un élément de la transition plus globale mais nous voulons le faire « à la Nantaise ». Alors, cet après-midi, permettez-moi de partager avec vous ce que c’est cette idée d’une « transition numérique d’une Smart City à la Nantaise ».
D’abord, on traduit souvent l’idée de Smart City comme la ville intelligente. J’avoue que je ne suis qu’à moitié convaincue de cette expression et qu’à titre personnel, je préfère parler de la « ville des intelligences », au pluriel. D’abord parce que, par principe, par conviction, je n’aime pas beaucoup l’idée qu’il n’y aurait qu’une forme d’intelligence. Ensuite, parce que je crois que la question de la transition, la question des Smart Cities, c’est justement le croisement des regards. Ce que nous faisons cette semaine, à travers la Digital Week –2ème édition- c’est de croiser des acteurs de l’économie, du patrimoine, de la culture, de l’éducation, de l’accessibilité pour réfléchir ensemble à la mutation qui sous-tend la transition numérique parce qu’autant je suis convaincue sur ces sujets, autant je reste persuadée que le numérique reste un moyen et pas une fin. La fin, c’est bien la société que l’on veut construire, les valeurs qu’elle porte, les opportunités qu’elle génère et la mise en mouvement des acteurs dans leur diversité.
Alors, la « Smart City à la Nantaise », la « ville des intelligences », comme je dis, la « ville astucieuse », comme dit mon adjoint Franckie Trichet que je remercie pour son engagement tout au long de l’année sur ces sujets, elle pourrait se définir –ce n’est pas exhaustif- par 5 grandes caractéristiques que je voudrais partager avec vous cet après-midi :
La première, parce qu’elle au cœur de l’ADN Nantais, c’est le collaboratif. Historiquement ici –c’est une métaphore issue du football- on parle du « jeu à la Nantaise », je le dis pour ceux qui ne sont pas les locaux de l’étape.
Le « jeu à la Nantaise », ce n’est pas simplement une formule. Quand la ministre en charge du numérique est venue à Nantes et qu’on lui a remis officiellement la candidature, elle m’a dit une chose : « vous êtes la seule ville où votre candidature a été portée collectivement ». Collectivement, ça veut dire à la fois par la collectivité locale, par le politique -et assumé comme tel, comme un élément du projet- par les acteurs économiques, par la CCI, par les startups, par les créatifs, par l’université, par les chercheurs et je crois vraiment que la force de notre démarche, la force de la dynamique qui est engagée, c’est celle-là. D’ailleurs, à cette édition du Web2Day, nous accueillons un certain nombre de startupers parisiens. J’avais pris une petite habitude, c’était de toujours leur poser la question, puisque certains venaient de s’installer à Nantes, qu’est ce qui vous a fait choisir Nantes ? Systématiquement, ils me répondent 2 choses : la première, c’est la qualité de vie -je crois que ce n’est pas le hasard si Nantes est régulièrement citée dans les villes où il fait bon vivre dans notre pays- et leur 2ème réponse c’était « parce que à Nantes, tout va plus vite ». Je crois que c’est assez juste parce que c’est la capacité d’un écosystème en mouvement et quand je dis écosystème, ce n’est évidemment pas la stricte action de la municipalité ou de la métropole mais bien d’un écosystème dans sa diversité qui mise sur un partenariat public/privé, chacun dans son rôle gagnant-gagnant qui fait effectivement qu’ici, ensemble, nous gagnons du temps. Donc, le collaboratif c’est cette capacité à travailler ensemble avec des acteurs qui ont parfois à la base des cultures diverses. C’est aussi de créer des lieux pour ces rencontres, ces frictions créatives, c’est ce que nous faisons sur le Quartier de la Création mais c’est aussi ce que nous faisons sur le Karting ou sur le Solilab. Demain, économie sociale et solidaire –je vois certains acteurs dans la salle- et économie des industries culturelles et créatives doivent travailler ensemble, main dans la main, pour inventer les modèles de demain ; les modèles économiques, les modèles numériques mais aussi les modèles de ressources humaines, les modèles de modalités d’organisation d’entreprises qui sous-tendent la transition.
Enfin, le collaboratif c’est aussi être capable de travailler entre les différentes collectivités locales d’un territoire. Je vais prendre un exemple très concret : quand avec le Conseil, à l’époque général, et le Conseil Régional, nous avons lancé notre plateforme d’open data mutualisée, qu’est ce qui était innovant dans cette démarche ? pas tellement que nos grandes collectivités passent à l’open data, il était temps et certains avaient, dans le privé, un peu d’avance. Ce qui était original, c’était que nous le fassions ensemble, c’était que 3 grandes collectivités qui sont sur des champs territoriaux différents décident d’unir leurs énergies et leurs démarches pour rendre transparentes leurs données publiques et de le faire conjointement. C’est bien ça cette idée du collaboratif, cette idée du faire ensemble.
La deuxième caractéristique de la « Smart City à la Nantaise » et j’y suis personnellement très attachée, c’est de considérer que la transition n’est pas que technologique et qu’elle est sans doute et peut-être même, d’abord, d’usage. Il y a quelques mois, j’ai débattu à Paris avec un Maire d’une autre grande ville de France –je ne la citerai pas, vous l’avez citée dans votre introduction, elle est plutôt au sud de la France…- une ville engagée et qui a des résultats incontestables sur les questions numériques mais à l’évidence, nous avions, nous avons pris des options différentes sur quelle transition numérique on construit. Oui, bien sûr on a besoin d’infrastructures. Je le dis d’autant plus que les grandes entreprises qui sont là connaissent mon attachement à ce que nous puissions continuer à progresser sur l’alimentation en haut débit de nos communes, de nos 24 communes, à l’échelle de la métropole et de tous nos quartiers à l’échelle de nos 24 communes et, en même temps, je crois que la technologie aussi performante soit-elle et, on en a besoin, elle ne suffit pas, elle ne suffit jamais parce que c’est bien par le changement d’usage qu’on appréhende la profondeur de la mutation que sous-tend la transition numérique. Si je prends quelques exemples concrets de ce que nous avons essayé de mettre en place, je citerais, évidemment, notre opération « Nantes dans ma poche ». Je ne sais pas si tout le monde connaît cette application, au-delà de la démarche qui permet à Nantes aujourd’hui d’être sans doute la seule ville de France où chaque Nantais peut avoir cette application personnalisée qui permet, non pas simplement de savoir combien il reste de places de bicloo partout dans la ville mais de pouvoir dire « dans la rue, à côté de chez moi, à la station la plus proche de chez moi, à l’heure où ça m’intéresse et pas en théorie, où est ce que j’en suis en temps réel ? », ce qui m’a intéressé dans cette démarche « Nantes dans ma poche », qu’avec Franckie et d’autres nous avons portée, au-delà du résultat final, du produit, c’est la démarche. Nous avons demandé à Orange, le grand groupe qui nous a permis de réaliser cette application, de travailler avec des startups locales. Alors, je ne vais pas dévoiler les secrets de nos discussions et des négociations mais je peux quand même dire que le début de cette discussion n’était pas une évidence absolue : comment mettre autour de la table une grande collectivité, un grand groupe et des startups locales considérant que chacun est dans son rôle et que chacun a son regard, son foisonnement, sa créativité mais aussi son effet levier, son échelle y compris de distribution à apporter ?
Aujourd’hui nous sommes la seule ville en France à être parvenue à installer ce process avec le résultat qu’on connaît aujourd’hui et nous l’avons fait avec cette volonté qui est de partir des usages. Un jour, un Nantais me dit : « en fait, votre application Nantes dans ma poche, elle est vraiment simple », presque un peu déçu, plutôt quelqu’un du côté spécialiste du numérique et je lui ai dit « et bien ça tombe bien parce que c’est le but » parce que notre transition numérique à nous, elle ne s’adresse pas qu’aux spécialistes, qu’aux passionnés, qu’aux engagés de la première heure sur ce sujet, elle a vraiment vocation à diffuser sur l’ensemble de nos communes parmi l’ensemble des citoyens et pour se faire, s’interroger sur les usages dans un moment où la vie numérique irrigue le quotidien de chacune et de chacun, c’est absolument déterminant. C’est la mise en place de la carte Libertan, cette carte unique, demain qui, inclura même le bicloo ou les parkings, qui doit permettre à chaque habitant de l’agglomération, là aussi, d’utiliser les différents modes de déplacement. C’est encore le système « pay by phone » que nous utilisons maintenant sur le stationnement sur l’espace public et puis et, j’y tiens beaucoup, c’est la capacité d’adaptation et d’agilité de notre propre service public.
Je vous remercie, Monsieur le Président, d’avoir cité les gens qui ici, à la ville, à la métropole, transcrivent nos intentions, nos énoncés politiques en actes, en concret parce qu’ils jouent effectivement, sur ces sujets, un rôle déterminant. Je crois qu’il y a, à l’intérieur même de nos services publics, cette capacité d’agilité qui est aussi nécessaire dans un grand groupe, dans une startup, que dans un service public pour pouvoir construire cette transition. Donc, vraiment, la question des usages, c’est la deuxième caractéristique de la « Smart City à la Nantaise ». Je vois ici quelques entreprises locales qui ont aujourd’hui de belles réussites, je pense à celles qui travaillent sur la rénovation énergétique ou à bien d’autres. Elles sont en train de réussir, elles aussi, parce qu’elles sont parties de l’usage, de l’attente du citoyen, de l’attente générée par l’évolution des modes de vie dans un monde qui est en mutation permanente.
Une autre dimension de la « Smart City à la Nantaise », c’est l’égalité. Effectivement, vous l’avez dit, c’est une valeur à laquelle je suis attachée, ça fait partie de mon parcours et de mes convictions et je l’assume avec enthousiasme. Aujourd’hui, sur la ville de Nantes, on a recensé qu’environ 98% des ménages étaient équipés avec ordinateur, pour le dire de manière rapide et que plus de 87% de ménages se connectait plusieurs fois par jour à internet. On pourrait donc considérer que la bataille de la démocratie numérique, elle est gagnée. Sauf que, là aussi, on doit dépasser la question des équipements. On sait bien que, au-delà de l’équipement, au-delà de l’outil, l’appropriation de l’outil, pour en faire quoi, avec quel code, avec quel mécanisme, c’est absolument déterminant et nous avons parfois des surprises. Quand dans un des quartiers nantais, nous avons mis en place un « point info parents », une forme de guichet unique pour attirer toutes les questions des ménages, nous avions anticipé tout un tas de questions : comment j’inscris mon enfant à l’école, aux sports, j’ai un problème de discipline avec mon grand, comment je fais, etc.… mais, il y a une chose que ni nous, ni les professionnels n’avions anticipé, c’est le nombre de familles qui venaient nous dire « j’ai un préadolescent, il veut aller sur les réseaux sociaux et je ne sais pas quoi faire ». Certains nous disaient « est ce que, comme sur Canal+, il y a quelque chose que l’on peut mettre pour autoriser ou interdire ? ». Des questions aussi pragmatiques mais qui disent bien comment notre société, elle est aussi bouleversée par l’apparition aussi forte dans le quotidien de l’usage du numérique. Donc, cette question de l’égalité de l’accès au numérique, c’est à la fois l’égalité d’accès au territoire. J’ai évoqué tout à l’heure notre politique sur le développement des infrastructures, c’est l’égalité de l’accès à l’éducation, c’est la raison pour laquelle nous allons mettre le paquet parce que sur ce sujet, nous n’avons pas beaucoup d’avance sur l’équipement de nos écoles en matière d’équipement numérique mais la question de l’égalité, c’est aussi la question de l’accessibilité. Un des éléments de la Digital Week cette semaine, a été monté en partenariat avec une association qui travaille sur l’accessibilité des personnes en situation de handicap et puis, enfin, pour vous donner un dernier exemple, nous avons un projet, aujourd’hui on l’appelle le « coffre-fort numérique ». Alors, le nom n’est pas très heureux, j’en profite pour faire appel aux communicants si vous avez une meilleure idée, vous êtes les bienvenus. Qu’est ce que c’est ce classeur numérique ? C’est l’idée de se dire que, aujourd’hui, dans une grande ville, malheureusement, on a aussi des gens en grande précarité qui, pendant un temps de leur vie, peuvent être sans hébergement et que, quand on est un citoyen à part entière, on a besoin d’un endroit, tout simplement, où conserver ses papiers d’identité, ce qui fait la sécurité pour chacune et pour chacun et donc, la ville est en train de travailler sur ce « coffre-fort numérique ». Je le cite parce que, pour moi, ce n’est pas anecdotique. C’est de dire que la transition numérique à Nantes c’est aussi bien la dernière page de votre journal –Franckie, je veux bien que tu me la passes-. Forcément, quand on est président d’une métropole, voir une dernière page qui dit « Nantes Tech, 1ère croissance de l’emploi numérique en France », ça fait plutôt plaisir. Mais la transition numérique à Nantes, c’est aussi bien ça que le classeur numérique pour les hommes et les femmes en grande précarité. C’est vraiment ça que nous soutenons dans notre démarche avec une 4ème –et je m’arrêterai à la 5ème- caractéristique de la « Smart City à la Nantaise » qui est une forme de pragmatisme.
La transition numérique, on en parle ; la transition numérique, elle nous passionne ; la transition numérique, elle créé du débat parce qu’elle vient bouger les frontières de l’éducation, parce qu’elle vient bouger les frontières de la démocratie sociale, on en parle parce qu’elle vient bouger aussi les frontières de la sphère politique. On a vu, y compris dans les dernières campagnes, comment la question des réseaux sociaux venait réinterroger le rapport du citoyen à la sphère publique mais la transition numérique chez nous, on veut aussi et surtout qu’elle soit efficace et utile pour les Nantaises et les Nantais. Je donnerai un seul chiffre, j’ai cité celui sur la croissance, quand nous avons aujourd’hui la démonstration par a+b que, depuis le début du lancement de la démarche Nantes Tech, ce sont 1660 emplois qui ont été créés grâce à notre impulsion collective sur la démarche Nantes Tech, on voit que le numérique, c’est du concret , c’est du palpable, c’est de l’efficace et, effectivement, vous l’avez dit, dans un pays où les métropole jouent un rôle majeur, dans une métropole où on a décidé de maintenir le cap de l’investissement et de l’innovation, clairement, nous avons fait, j’ai fait le choix de miser sur le numérique en considérant que c’était un des leviers d’avenir de la dynamique économique et de la capacité à créer de l’emploi sur le territoire.
Et puis enfin, notre Smart City, on la veut durable. On la veut durable parce que, d’abord je crois que c’est une question de fond de nos sociétés, chacun aura saisi que la période des 30 glorieuses est terminée, ceux qui me connaissent, savent que je ne suis pas non plus une adepte de la décroissance, sauf qu’entre les deux, je crois que notre responsabilité, c’est de contribuer à inventer un nouveau modèle de développement, de nouveaux modèles de développement sans doute plus qualitatifs et la capacité de construire une métropole sobre et durable, ça passe aussi par une transition numérique qui vient nourrir la transition écologique.
Dans cette année de COP 21, où ce sujet va être un sujet majeur, un sujet d’actualité, encore une fois, je crois que, à l’échelle de nos villes parce que nos villes sont les plus grands pollueurs, mais donc aussi là où on a le plus de solutions parce qu’il y a cette capacité, encore une fois, à mettre en mouvement l’écosystème, nous sommes en situation de construire cette transition numérique durable. Alors ça passe par des actions concrètes ; nous évoquions tout à l’heure les compteurs intelligents, je pourrai parler aussi des innovations que nous avons à continuer à trouver sur la question de l’éclairage public mais ce que je veux partager avec vous, c’est que la conception de la Smart City à Nantes, elle n’est pas segmentée – ce n’est pas le hasard si il y a dans la salle un certain nombre de mes adjoints ; j’ai cité Franckie évidemment mais je salue Pascale Chiron, Vice-présidente en charge du logement social et d’autres-. Ici, la transition numérique c’est une affaire d’équipe parce que nous voulons que ce soit une démarque de la ville, une démarque de la ville et nous le concevons comme cela depuis le début puisque le grand plan d’actions numériques, nous ne l’avons pas inventé avec Franckie tous les deux un soir autour d’une tasse de café, non, nous l’avons co-construit. Nous l’avons co-construit avec certains acteurs qui sont dans la salle aujourd’hui, quelques soient d’ailleurs les sensibilités des uns et des autres, en se disant avec objectivité, avec conviction, mettons sur le papier quels sont nos outils, quelles sont nos faiblesses et comment on avance ensemble. Et ça, je crois, que ça dit des choses de la démarche.
Ce qui m’intéresse, moi, dans la Smart City, bien sûr que c’est le résultat, bien sûr que « Nantes dans ma poche » c’est un plus parce que, concrètement, dans la vie des habitants, c’est un plus mais ce qui nous passionne, c’est aussi ce que ça génère, comment ça bouge les lignes, comment ça nous aide à passer d’une société, quand même très verticale, à une société plus horizontale. Ce sont toutes ces questions qui sont sous-tendues par le numérique et, en conclusion, pour revenir un petit peu à la question des métropoles si vous le permettez, parce que je crois que nous ne pourrions pas porter ce sujet avec autant de force si nous n’étions pas une métropole ; c’est une question de taille, c’est une question de capacités des acteurs économiques à investir, c’est une question de capacité d’investissement dans un pays où, je le rappelle, 70% de l’investissement public passe par les collectivités locales. Je dis parfois -alors j’espère qu’il n’y a pas trop de Parisiens dans la salle si non, ils le prendront, évidemment, pas mal- que l’avenir de notre pays ne passe pas que par Paris. Il n’y a là, évidemment, aucun sentiment anti-capital primaire, ce serait vraiment stupide. Par contre, il y a la conviction que dans un pays, où la tradition jacobine est quand même un peu forte, en 2015, en 2016, en 2017 et dans les années à venir, il y a urgence à considérer que nous avons besoin de libérer les énergies et que libérer les énergies, c’est d’aller regarder les énergies au plus près sur notre territoire et quand moi, je fais le tour d’un certain nombre d’entreprises, quand je vois certains entrepreneurs qui prennent des risques, qui osent inventer de nouveaux modèles RH, inventer de nouveaux modèles économiques, aller chercher à l’international un certain nombre de sujets, quand je vois certaines réussites concrètes ; regardez quelques levées de fonds de certaines de nos startups connues localement, on voit bien là, la capacité d’innovation, la capacité du pouvoir d’agir, à la fois sur le champ économique mais aussi sur le champ social.
Je voudrais souligner l’action formidable que font ici un certain nombre d’acteurs associatifs dans les quartiers et dans tous nos quartiers. Vous l’aurez compris, c’est cela la transition numérique qu’on défend à Nantes, c’est cela la transition numérique que nous voulons construire, que nous allons construire. Alors, effectivement, elle a vocation à partir du territoire mais surtout pas de s’y enfermer. Et pour cela, cette année, je pense que nous allons passer un cap important. Ce cap, c’est la proposition que j’ai adressée à mes collègues du Grand Ouest ; la Maire de Rennes, Nathalie Appéré, je salue Isabelle Pellerin, le maire de Brest, le Maire d’Angers, le Maire de Saint-Nazaire, de dire que nos grandes métropoles, nos grandes villes de l’Ouest, avaient vocation à coopérer ensemble. Rennes et Nantes, pour ne parler que d’elles, ont, toutes les deux, été labélisées Nantes Tech et c’est tant mieux, je ne dis pas qu’il n’y a pas de concurrence entre les entreprises. Evidemment qu’il y en a, évidemment qu’il y a émulation mais je crois que vu de Bruxelles ou vu de Chine, Rennes, Brest ou Angers, tout ça c’est la France et au mieux, c’est la Bretagne-Pays de la Loire. Je crois que nous avons besoin de continuer à travailler ensemble pour peser en France, pour peser en Europe mais pour être utiles pour les habitants dans nos 24 communes, dans tous les quartiers de cette ville parce que la transition numérique de demain, soit elle embarquera dans l’aventure les hommes et les femmes de ce territoire, soit elle exclura et je crois que c’est un risque qu’il ne faut pas négliger. Vous l’aurez compris, ici nous voulons qu’elle embarque. Merci.