Après deux années d’une pandémie historique partout dans le monde, la France doit répondre sans attendre aux enjeux mis en lumière par la crise sanitaire, aux inégalités sociales qui ne cessent de s’accroître, notamment en matière de renoncement aux soins et d’espérance de vie, ainsi qu’à la désertification médicale qui touche le monde rural comme les quartiers de nos villes.
Il y a donc urgence à agir. Urgence à replacer la santé au cœur de l’action publique, nationale et locale. Urgence à rendre à l’hôpital public les moyens dont il a été privé depuis si longtemps. Urgence à investir dans la santé du futur.
C’est d’abord une réponse nationale qu’il faut apporter. En augmentant fortement les capacités d’accueil des facultés de médecine. En formant massivement les hommes et les femmes, infirmiers, aide-soignants, sage-femmes, logisticiens, techniciens et agents hospitaliers qui tous concourent à la qualité de la prise en charge de nos hôpitaux publics. En proposant aux internes de réaliser une année de professionnalisation comme médecins-assistants dans les déserts médicaux et ainsi de soulager, aussi, nos services des Urgences.
Plus globalement, la France doit revoir toute sa stratégie pour ne plus faire des maîtrises comptables des dépenses le point de départ de ses politiques de santé publique. Il faut passer de la gestion par Objectifs Nationaux de Dépenses de l’Assurance maladie (ONDAM) à une réflexion globale et prévisionnelle des Objectifs Nationaux de Santé Publique (ONSP) faisant du bien-être humain et de la lutte contre les inégalités d’accès à la santé, les principaux indicateurs de performance.
La santé est au cœur du projet social et écologique qu’avec d’autres je défends aux côtés d’Anne Hidalgo. Pour prévenir et prendre en charge les maladies chroniques. Pour rétablir les Comités d’Hygiène, de sécurité et des conditions de travail dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés. Pour reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle. Pour répondre à toutes les questions en suspens aujourd’hui, parmi lesquelles la formation des personnels soignants, la revalorisation salariale des métiers du care, ou bien encore le sort réservé à la psychiatrie et à la santé mentale en France.
Car avec la crise sanitaire, économique et sociale liée à la pandémie mondiale de coronavirus, des situations nouvelles de fragilités psychiques, de précarités financières, de ruptures affectives et de vulnérabilités sociales se sont révélées dans l’ensemble de nos sociétés. C’est d’ailleurs dans cette perspective que sera organisé à Nantes les 1er et 2 décembre prochains, un colloque international Villes et Santé mentale autour d’une question : « En quoi les collectivités peuvent participer à la santé mentale des citoyens ?».
La santé est à la fois un sujet de société, une question posée à notre siècle et un enjeu d’avenir pour nos territoires urbains, périurbains et ruraux. La santé doit donc se penser à 360°. Car parler sport, culture, mobilité durable, habitat, logement, nature en ville, urbanisme, pollution ou alimentation, c’est aussi parler de santé. La question de la dépendance et de la perte d’autonomie doit d’ailleurs traverser l’ensemble de nos politiques sectorielles car le vieillissement est un défi devant nous.
Dans cette perspective, la santé nécessite une mobilisation urgente et collective de toutes les parties prenantes, des collectivités locales, territoriales, de l’État et de la société civile. Et c’est ce que nous faisons à Nantes, où j’ai, avec mon équipe, choisi de faire de la santé une des priorités du projet que j’ai présenté aux Nantaises et aux Nantais aux dernières élections municipales.
Notre cap : agir !
Agir pour permettre à chacune et chacun d’accéder à des soins de qualité proches de chez lui. Nous venons d’inaugurer une maison de santé pluridisciplinaire et de poser la première pierre d’une autre maison de santé dans deux quartiers populaires de notre ville, Bellevue et Nantes Nord, tandis que nous déployons des médiateurs santé, assurant en proximité des actions de prévention.
Agir pour inventer notre futur hôpital public du XXIème siècle, implanté dans un vaste quartier de la santé, autour d’activités médicales de premier plan, reconnues à l’échelle nationale et internationale, afin d’assurer le dialogue continu entre les soins, l’enseignement et la recherche. C’est en investissant fortement la santé dans toutes ses politiques publiques que Nantes est devenue une ville de l’excellence en santé, une excellence reconnue par l’obtention récente du label I-Site de notre Nouvelle Université.
Agir pour accompagner l’innovation avec des start-ups engagées et des instituts de recherche à la pointe autour notamment d’une médecine prédictive, préventive, personnalisée et participative qui privilégient les thérapies non médicamenteuses et considèrent l’humain dans sa globalité.
Agir pour améliorer le cadre de vie au service de la transition sociale et écologique et favoriser un environnement propice à la santé, en permettant notamment aux habitants la rénovation thermique de leur logement à moindre coût, en investissant massivement dans nos transports en communs ou nos modes doux ou bien encore en offrant une alimentation de qualité bio et locale dans nos écoles.
Agir pour défendre l’égalité femmes-hommes avec Citad’elles, 1er centre post-traumatique pour les femmes victimes de violences et leurs enfants, qui est un exemple emblématique. Ce centre ouvert 24h/24 et 7j/7 depuis 2019 n’existe nulle part ailleurs en France démontrant l’ambition de Nantes en matière de santé, dans sa dimension globale et pluridisciplinaire.
Parce qu’investir fortement aujourd’hui est beaucoup moins coûteux pour la société que prendre le risque d’une une santé à deux-vitesses demain,
Parce qu’investir massivement dans la santé aujourd’hui, c’est investir dans l’avenir de chacune et chacun, individuellement et collectivement. C’est dessiner un destin commun et agir concrètement sur les fractures sociales dont souffre notre société.
Il y a urgence à agir et à Nantes nous agissons !