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Johanna
Rolland

Maire de Nantes,
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Discours : voeux 2018 aux acteurs nantais et métropolitains

Publié le 9 janvier 201817 janvier 2018

Monsieur le Premier Ministre, cher Jean-Marc
Madame la préfète,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Madame la présidente du Conseil Régional,
Madame la première vice-présidente du conseil départemental,
Mesdames et Messieurs les Maires,
Mesdames et Messieurs les élu-e-s,
Mesdames les interprètes, qui assurent ce soir la traduction du discours en langue des signes et je vous en remercie,
Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureuse d’être parmi vous ce soir et de vous adresser mes meilleurs voeux pour cette année 2018.

Formuler des voeux à l’aube d’une nouvelle année, ce n’est pas un exercice de style. C’est d’abord prendre le temps de regarder l’année écoulée et poser des jalons pour celle qui vient. C’est prendre le temps de réaffirmer le cap, parfois de l’ajuster. Il nous servira de ligne directrice dans les moments d’effervescence comme dans ceux plus incertains.

Oui les mouvements du monde sont importants.

C’est d’abord le défi climatique et environnemental. Nous l’avons vu encore cet automne, dans nos territoires ultramarins, avec le cyclone Irma qui a ravagé Saint-Martin et Saint Barthélemy.

C’est ensuite la question démographique, entre le dynamisme des naissances, particulièrement visible à Nantes, le vieillissement de nos populations et les migrations qui traversent l’Europe.

Ce sont également les mutations économiques, avec l’épuisement de nos ressources naturelles fossiles, avec l’explosion du numérique qui remet à plat nos modèles et interroge au quotidien les rapports humains.

Le mouvement, il est enfin démocratique. Car toutes les mutations que je viens d’évoquer interrogent la chose publique. Nous l’avons vu cette année, à l’occasion des élections présidentielles et législatives en France, mais aussi lors des élections allemandes ou autrichiennes. A chaque fois ou presque, l’abstention, la montée des populismes, des nationalismes, est venue interroger la démocratie représentative. Cette démocratie qui est riche de ses valeurs et de ses libertés, je voudrais le rappeler en ce 8 janvier où nous rendons hommage aux victimes des attentats de janvier 2015.

Oui, un monde disparaît sous nos yeux, alors que celui de demain n’est pas encore né. Nous nous trouvons dans un entre-deux qui suscite des inquiétudes et en même temps peut être un ferment de solutions, d’inventions et d’espoirs. Et c’est là tout l’enjeu. Collectivement faire advenir le positif, le juste, pour chacune et chacun d’entre nous. C’est l’enjeu qui nous rassemble aujourd’hui pour notre métropole et ses 24 communes.

A Nantes en 2017, l’effervescence a été au RDV. Je pense à la ré-ouverture de notre Musée d’Arts. Je pense au grand débat transition énergétique, qui a mobilisé 53 000 participants. Mais je pense aussi aux premiers mariages de nuit, une première en France, que nous avons célébrés, ou au mondial de Hand qui nous a fait vibrer.

Oui, Nantes est une ville des possibles, je le sens, je le ressens chaque jour dans mes échanges des habitants, des acteurs, de tous ceux qui viennent séjourner à Nantes. Notre ville, notre métropole donnent envie, on s’y sent bien, on a envie de s’y investir.

Oui, vous le savez, je porte cette idée qu’une part de l’avenir de la France s’invente dans nos territoires. Parce que nos territoires sont des espaces de solutions, des espaces d’expérimentations, des espaces de solidarités. Sur des questions aussi essentielles que l’aménagement urbain, l’emploi, les transports, l’énergie, l’éducation, la solidarité ou encore la culture, nos concitoyens fourmillent d’idées et de projets pour construire ensemble des réponses originales. Il nous appartient de nous en saisir, de les fédérer, de leur donner un cap, dans un dialogue constant avec tous les acteurs .

Le mouvement, la singularité, la sérénité, ce sont les trois piliers de notre force collective. Ils nous permettent de regarder l’avenir avec confiance et optimisme.

C’est le cap que je tiens pour Nantes, avec mon équipe : celui d’une métropole en mouvement, qui se réinvente et trace son propre chemin. En marchant sur ses deux jambes : l’une ancrée dans l’histoire, qui nous donne notre singularité, et l’autre projetée dans l’avenir, grâce à nos talents,
notre créativité. Une métropole sereine qui permet à chacun de choisir sa vie, à son rythme, et selon ses envies.

Et cela porte ses fruits. Nantes est aujourd’hui la métropole du Grand Ouest, une métropole en mouvement, ouverte, attractive et dynamique. C’est ce qui nous a permis de créer plus de 6500 emplois en un an et d’afficher un taux de chômage de 7,3 %, en baisse constante depuis 2 ans. Le taux le plus bas des métropoles françaises, avec Rennes. Bien sûr, c’est encore et toujours trop élevé et nous continuerons à nous mobiliser sur cette priorité qu’est l’emploi.

Pour cela, notre capacité à rayonner à l’échelle nationale et européenne est un atout fondamental. Nous l’avons vu cette année, sur le plan culturel, avec la réouverture du Musée d’Arts. Plus de 250 000 visiteurs en à peine 6 mois. Une reconnaissance internationale : l’obtention pour la meilleure ouverture de musée en 2017, du prix Apollo de la revue d’Arts britannique. Nous allons continuer en ce sens. Nous travaillons à une grande exposition pour 2019, qui croisera arts plastiques et cinéma autour de la figure mythique de Charlie Chaplin.

Notre dynamisme économique et touristique nous allons aussi le conforter avec une nouvelle gare, dont la première pierre a été posée le mois dernier. Elle est le fruit d’une coopération efficace des différentes collectivités, la Métropole, le Département, la Région, aux côtés de l’État et de la SNCF. Cette future gare permettra d’accueillir de façon optimale 25 millions de passagers à l’horizon 2030. Notre gare s’ouvrira pleinement sur le
pôle d’activités Euronantes, avec 600 000m2 de bureaux. Un atout concurrentiel non négligeable vis-à-vis des autres métropoles.

C’est aussi pour renforcer notre rayonnement et notre accessibilité que je souhaite le transfert de l’aéroport à Notre Dame des Landes. L’État doit prendre ses responsabilités sur ce dossier alors que les citoyens de Loire-Atlantique se sont prononcés favorablement, il y a déjà 1 an et demi.
Cela n’a que trop duré.

Ces grands équipements pour développer notre accessibilité sont essentiels au moment où nous allons par exemple lancer un grand parcours touristique Nantes-Rennes-Saint Malo-Le Mont Saint Michel, dans le cadre du Voyage à Nantes 2018. Par sa densité, sa qualité, ce parcours nous
situera sur la carte mondiale des sites touristiques à vocation mondiale.

Nous sommes une métropole en mouvement car nous savons fédérer et mettre en valeur nos ressources.

Au premier rang d’entre elles, la diversité et la force du tissu économique nantais qui s’appuie sur deux atouts. D’une part des filières d’excellence puissantes : manufacturing, numérique, industries culturelles et créatives, agro-alimentaire et santé.

Deuxième atout, c’est notre économie généraliste autour de nos TPE et PME dynamiques. Nous les soutenons. Nous avons ainsi lancé à l’automne, avec la CCI, Monsieur le Président, ce portail unique en France, « Nantes Entreprise dans ma poche », afin de faciliter les démarches des entreprises en leur proposant une porte d’entrée commune, centrée sur leurs questions et leurs besoins.

Nous attirons aussi de nouvelles entreprises. Ainsi L’agence de développement a, en 2018, accompagné 75 projets d’implantations qui aboutiront à la création de plus de 1000 emplois.

Cet essor on le voit dans la ville, dans la métropole : c’est la montée en puissance du Quartier de la création avec l’ouverture de l’école des Beaux-Arts cet automne et le déménagement de l’école de Design d’ici 2022. C’est le transfert du MIN avec la création d’un pôle agroalimentaire innovant.
Notre dynamisme c’est aussi l’essor des parcs d’activités à l’exemple de ceux d’Armor ou de la Chantrerie.

Ce mouvement de la Métropole, il s’appuie sur une autre ressource fondamentale, nos talents. Nos talents contribuent à faire de Nantes une ville accueillante, innovante, solidaire. Nos talents c’est vous. Ce sont nos chercheurs, nos artisans, nos agents du service public, nos jeunes entrepreneurs. Ce sont tous ceux qui s’engagent bénévolement dans les associations au quotidien pour tisser des liens de solidarité, pour faire ensemble. Ils font la vitalité de nos communes, de notre Métropole.

Et puis enfin, notre ressource, peut-être la plus singulière, c’est notre capacité à innover. Je ne pourrais jamais être exhaustive en la matière, la liste serait bien trop longue. L’innovation passe bien sûr par nos pôles d’enseignement supérieur et de recherche. Je salue le Président de l’Université et l’ensemble des responsables des grandes écoles. Mais au-delà, l’innovation, elle est partout à Nantes et au service de tous. Je pense à l’exemple du projet Yhnova mené durant la Nantes Digital Week cet automne, avec la construction en quelques jours seulement par une imprimante 3D d’un logement social. Je peux aussi citer le projet de réemploi des bouteilles en verre, « Bout à Bout » récompensé par le prix de l’innovation sociale.

Nous sommes aussi à l’écoute des projets nouveaux. Je pense au projet YelloPark. Oui le rayonnement du sport de haut niveau est un atout et le FCN fait partie de notre histoire collective. Oui la Métropole a besoin d’un nouveau stade. Non ce n’est pas au contribuable de le financer alors que le modèle économique du football professionnel a fait des clubs des entreprises privées, avec leur propre logique de rentabilité. C’est pourquoi après avoir mûrement réfléchi et après avoir appelé mon ami Alain Chénard, le Maire de Nantes qui avait pris la décision de construire le stade de la Beaujoire, parce que parfois dans le moment des grandes décisions il faut se pencher sur l’histoire pour mieux construire l’avenir, j’ai décidé de donner mon accord de principe pour poursuivre le projet que m’a proposé le président du club et un entrepreneur nantais. En posant des conditions claires pour avoir la garantie que ce projet se fasse au bénéfice de toutes les Nantaises et de tous les Nantais.

Vous le savez, mon ambition pour le sport de haut niveau à Nantes, elle est importante et Nantes a des résultats. Je pense au H, qui retrouvera en 2018 un palais des sports de Beaulieu rénové. Mais je pense aussi au basket avec l’Hermine et à bien d’autres clubs dans toutes les disciplines, chez les filles, comme chez les garçons. Ils sont autant d’atouts pour faire rayonner le sport de haut-niveau et créer une dynamique sportive forte sur notre territoire. A Nantes on conjugue sport de haut niveau et sport pour tous.

J’assistais, il y a quelques semaines, à des matches de foot fauteuil au gymnase de la Durantière. Je peux vous dire que c’était un bel exemple de cette idée du sport pour tous. Une vraie compétition, où sport et handicap se conjuguent. Cela illustre bien ce jeu à la nantaise, un jeu collectif.
Si l’on sait innover à Nantes, c’est avant tout parce que nous savons fédérer, parce que nous voulons jouer collectif avec tous ceux qui ont envie de faire avancer notre ville, notre Métropole. Cela dans une logique de co-développement avec les territoires voisins, qu’ils soient péri urbains ou ruraux.

Nous savons tous que la réalité de la vie quotidienne de bon nombre de nos habitants ignore les frontières administratives. Nous travaillons donc en coopération avec le Département, cher Philippe Grosvalet. Et évidemment la Métropole nantaise, capitale régionale, joue un rôle d’impulsion et de locomotive des Pays de la Loire. Je ne doute pas, Mme la présidente, que la Région continuera à nous soutenir, à prendre en compte nos spécificités dans ses politiques publiques ou dans le schéma régional d’aménagement du territoire en cours d’élaboration. Comment pourrait-il en être autrement au vu des enjeux communs pour nos territoires et les habitants. Nantes est en dialogue avec la Région et le Département, mais aussi avec Saint-Nazaire, dans une alliance étroite, en coopération avec les villes du Grand Ouest dans le pôle métropolitain Loire-Bretagne. Nantes dialogue aussi avec les grandes métropoles européennes au travers d’Eurocities.

Car c’est une de mes convictions profondes : il n’y a pas d’avenir hors du projet Européen. Un projet qui doit se refonder pour une Europe plus proche des citoyens. Oui nous voulons contribuer au renouvellement du projet Européen.

Nous sommes une métropole européenne, une métropole en mouvement, une métropole qui a des idées. Des idées audacieuses, des idées neuves. Ce mouvement nous devons l’accompagner, l’orienter, l’organiser. Il est une force parce que nous savons le conjuguer avec un deuxième pilier
qui fait notre marque de fabrique : notre singularité.

Nous ne voulons pas être une métropole comme une autre. Nous ne sommes ni Paris, ni Lyon, ni Berlin. Nous connaissons peut-être les mêmes défis mais nous voulons trouver des réponses qui nous ressemblent. Parce que nous refusons l’uniformité d’une métropole qui serait standardisée.
Nous voulons une ville singulière, la promesse d’un avenir original. Je voudrais partager avec vous ce soir quatre marqueurs de notre singularité : la nature en ville, la culture, le patrimoine et le sens du collectif.

La nature en ville d’abord. J’ai souhaité la mettre au coeur des grands projets, comme des aménagements du quotidien. Pendant trop longtemps, les villes ont été associées au gris, au minéral. Or dans l’avenir la nature peut être un levier essentiel d’une nouvelle façon de faire et de vivre la ville.

La nature en ville, c’est une des réponses aux enjeux climatiques et environnementaux. 80 % des émissions de gaz à effet de serre sont aujourd’hui produites dans les villes. Elles sont donc aussi le premier espace de solutions. C’est cette conviction qui a présidé à l’organisation par les 24 communes de la Métropole, du grand débat transition énergétique. Un débat qui a été un véritable succès. Pas seulement dans les idées qui y ont été exprimées mais aussi dans les expérimentations qui ont été menées. La commission citoyenne a rendu son rapport en septembre et nous adopterons début 2018 une feuille de route partagée qui définira nos objectifs et nos engagements, avec tous les acteurs du territoire engagés : associations, entreprises, citoyens, institutions. Je veux remercier celles et ceux qui se sont mobilisés à nos côtés dans cette aventure.

Dans cette transition, la nature en ville joue un grand rôle, car chaque espace naturel constitue un poumon, une oasis de biodiversité, un îlot de fraîcheur où l’on respire.

Plus de nature en ville, c’est un pari audacieux, basé sur la conviction que la ville attendue par nos concitoyens, c’est une ville du beau, de l’inattendu, au détour d’une place, d’une rue.

Regardez ces familles qui profitent l’été du miroir d’eau, celles et ceux qui prennent leur pause-déjeuner au soleil sur le square Maquis de Saffré. C’est pour eux d’abord que nos espaces publics doivent être des espaces de respiration, de convivialité.

C’est ainsi que Feydeau nord et Commerce réaménagés seront en quelque sorte un jardin des quatre saisons qui rendra encore plus attractif notre centre ville. C’est dans cet état d’esprit que nous avons choisi l’équipe qui concevra l’aménagement de la place de la Petite Hollande.
J’aurai l’occasion de dévoiler, au courant de ce mois, les premières orientations de ce projet majeur pour l’avenir.

Notre engagement pour la nature en ville est reconnu à l’échelle européenne. Nous venons d’être retenus par un appel à projet européen qui apportera un financement au projet global Nantes Nord, justement parce que dans ce projet, la nature sera le levier d’un urbanisme renouvelé au
service du cadre de vie et de la cohésion sociale.

Je veux que la nature irrigue tous les quartiers avec la même exigence. Je pense ici au projet global de Bellevue avec le parc de la Meta qui sera livré cette année, aux fermes urbaines qui s’installeront dans la ZAC de Doulon-Gohards, au parc des Confluences, dans le projet Pirmil les Isles. C’est pour cela aussi que le nouveau PLUM, qui sera adopté cette année, obligera à intégrer des espaces végétalisés dans tous les projets de construction.

Remettre la nature en ville, c’est parfois accepter une part de sauvage, nous le savons bien nous qui mettons au coeur de notre ville, la Loire, le fleuve le plus sauvage d’Europe. La Loire, avec laquelle renoue le coeur de notre Métropole, à travers les projets du Bas-Chantenay, de l’île de Nantes et de Pirmil-les-Isles. Elle est pour nous un atout majeur. C’est pourquoi nous présenterons bientôt un schéma directeur des navettes fluviales. Mais je peux d’ores et déjà vous annoncer qu’une nouvelle navette sera mise en circulation entre l’île de Nantes et le Bas Chantenay d’ici la fin du mandat.

Soigner notre rapport à l’eau et soigner notre rapport à la nature, c’est avoir la claire conscience que nous sommes les locataires d’une planète, d’un espace dont il nous faut prendre soin sur le long-terme.

Le deuxième marqueur du projet nantais c’est bien sûr la place donnée à la culture. Nantes et la culture, une longue histoire, une belle histoire mon cher Jean-Marc. La culture dans et hors les murs. Sous toutes ses formes, dans tous les domaines, de la musique au cinéma en passant par les arts de la rue. Elle nourrit constamment le bouillonnement d’idées, en interrogeant nos représentations, en ouvrant de nouveaux horizons qui favorisent l’émancipation. La réouverture du Musée d’Arts que j’évoquais tout à l’heure conjugue excellence et accessibilité à tous avec déjà plus de 5000 visiteurs scolaires de toute la Métropole. Et ici, la culture infuse partout, dans l’espace public et va à la rencontre des Nantaises et des Nantais. Je pense à Trajectoires, nouveau festival de danse qui se crée à l’initiative de nombreux partenaires et qui montre bien la vitalité du secteur chorégraphique nantais.

Soutenir la culture, c’est aussi donner aux artistes, à des jeunes artistes, les moyens de créer et de valoriser leur création. Une vingtaine d’ateliers d’artistes ouvriront au printemps en centre-ville, pour offrir à nos artistes les moyens de faire s’épanouir leur talent, pour mettre la création au coeur
de notre ville, pour que se développe un dialogue entre les artistes, la ville et tous ses habitants.

Et puis nous poserons cette année à Malakoff la première pierre de Libre Usine qui verra le jour en 2020. Ce sera un nouveau lieu de production et de création pour le spectacle vivant.

Notre troisième singularité, c’est l’ancrage dans notre histoire, et cela passe par l’attention portée à tout notre patrimoine. Nous sauvegardons et mettons en valeur des éléments symboliques de l’histoire nantaise, mais notre attention va aussi au patrimoine du quotidien, qui fait la qualité de
notre cadre de vie. Nous avons ainsi expérimenté dans 4 quartiers des plans paysage et patrimoine.

Les habitants ont identifié des éléments essentiels du patrimoine nantais qui feront l’objet de protections pour valoriser l’identité et le charme de chaque quartier. Ces plans paysages et patrimoine, démarche unique en France vont diffuser et les 11 quartiers nantais en seront dotés d’ici la fin du mandat. Nous poursuivrons aussi avec les habitants, la co-construction d’une plateforme collaborative « wikipatrimoine », véritable encyclopédie vivante du patrimoine nantais qui verra le jour d’ici la fin de l’année.

Nous ne voulons pas d’une ville musée, d’une ville figée. Bien au contraire. C’est tout le sens du projet « 15 lieux à réinventer ». Faire appel à la créativité des Nantaises et des Nantais pour inventer de nouveaux usages dans des lieux symboliques ou méconnus de notre ville. Au printemps 2018, vous voterez, les habitants voteront pour choisir les projets qui viendront donner un nouveau visage à la cocotte en verre sur l’île de Versailles, aux Bains-Douches allée Baco, ou à la Chapelle du Martray.

Je crois finalement que cette démarche illustre la quatrième singularité qui fait la force de Nantes : le sens du collectif, la capacité à fédérer les énergies, à susciter et à accompagner l’engagement de chacune et chacun au service de son quartier, de sa ville, de Nantes et de la Métropole.

Nantes est riche de ses projets et de l’investissement de ses habitants, de ses associations. Cette diversité associative, cette dynamique, créent du lien et donnent du sens. C’est pourquoi nous sommes et serons toujours pleinement engagés aux côtés des associations, qui ont été fragilisées
cet été par une succession d’annonces brutales venues de Bercy. Ici nous travaillons main dans la main avec elles parce que nous pensons que leur réussite, c’est la réussite de tous.

Mesdames, Messieurs,
C’est justement pour partager les milles et un visages de ce mouvement, de nos singularités que nous organiserons, au printemps, dans la carrière, une manifestation plurielle : « Nantes se réinvente avec vous», une manifestation à l’image de la ville et de son bouillonnement.

Nous avons choisi qu’elle ait lieu dans la carrière de Chantenay, qui sera dans l’avenir emblématique de la singularité nantaise avec ce grand projet qui allie nature, créativité et patrimoine urbain : un arbre extraordinaire dans un jardin extraordinaire. Nous avons créé à l’automne dernier, un fond de dotation pour financer l’Arbre aux Hérons. Il symbolise ce partenariat innovant entre acteurs publics et acteurs privés. L’Arbre aux Hérons sera
le démonstrateur des talents industriels et créatifs nantais dont nous pouvons être fiers. Mais je voudrais vous faire ce soir une confidence : tout aussi beau et plein de promesses sera le jardin extraordinaire. J’ai décidé que ce jardin serait réalisé pour l’automne 2019. Ce sera un grand jardin
public, gratuit, sécurisé, pour toutes les Nantaises et les Nantais, qui pourront venir en famille s’y ressourcer.

Pour que le mouvement bénéficie à tous les Nantais, pour que tous puissent profiter de nos singularités, nous devons cultiver un troisième pilier d’avenir : la sérénité. Une ville sereine c’est une ville où chacune et chacun se sent bien, se sent accueilli, encouragé, soutenu et libre de déployer ses idées et ses ambitions.

Notre sérénité elle passe d’abord par la sécurité. l’année 2018 verra la mise en place de la vidéoprotection avec 97 caméras à Nantes et un centre de surveillance urbain, mutualisé avec plusieurs communes de la métropole. Après la création de la Maison de la Tranquillité Publique, la mise en place de l’îlotage dans les quartiers, nous prenons toute notre place dans ce domaine, aux côtés de l’État, qui est le premier en responsabilité sur les questions de sécurité. C’est pour cela aussi que Nantes , Saint-Herblain et Orvault sont candidates à l’expérimentation de police de sécurité du quotidien. Je souhaite vivement, Madame la Préfète, qu’avec votre appui, les moyens d’action de la Police Nationale soient ainsi renforcés.

La ville sereine c’est bien sûr pleinement profiter des espaces publics dans la Métropole. Ils sont toujours plus nombreux, toujours plus investis, c’est bon signe, c’est le signe d’une ville qui va bien.

Mais nous constatons toutes et tous que ceci s’accompagne d’une montée en puissance des questions de propreté. C’est pourquoi comme je m’y suis engagée, j’annoncerai dans les jours qui viennent, un plan propreté. En renforçant l’action du service public, en déployant de nouvelles actions de sensibilisation et en sanctionnant quand cela est nécessaire.

La propreté c’est aussi l’affaire de tous. C’est pourquoi nous organiserons symboliquement au printemps prochain, une grande journée d’action citoyenne pour nettoyer ensemble la ville. J’ai aperçu dans la liste des invités que le collectif Run Eco Team est présent ce soir. Ils nous ont montré l’exemple parce que les bonnes idées il faut aussi les piocher dans la société civile. Ils ont montré l’exemple avec cette idée originale de pratiquer le footing tout en ramassant les déchets.

Alors, je vous rassure, nous n’allons pas demander à toutes les Nantaises et tous les Nantais de courir et se mettre au footing. Par contre, parce que la propreté c’est aussi l’éducation que nous donnons à nos enfants, parce que la propreté c’est aussi le civisme que nous partageons, nous organiserons au printemps cette grande opération citoyenne pour dire symboliquement mais fortement, ensemble, que notre ville nous y sommes attachés.

La sérénité, elle se construit en se saisissant aujourd’hui des enjeux de demain : mobilité, santé, alimentation. Dans une ville en développement, agir en permanence pour la mobilité est essentiel.
Ainsi, nous allons réaliser 3000 places en parc relais dans ce mandat, créer de nouveaux parkings dans le centre ville. Nous menons les études pour réaliser une nouvelle ligne de tramway Nord-Sud, à l’horizon 2025. A court terme, entrera en service à l’automne prochain, le nouveau busway
électrique, une première en Europe, avec une augmentation d’1/3 de la capacité de transport.
Nous mettrons aussi, par exemple, en place un service de location de vélos longue durée : 2000 vélos dès 2018, pour atteindre les 5000 à terme.

La sérénité c’est bien sûr aussi la santé, c’est pour chacune et chacun le bien le plus précieux.
Nous allons ainsi renouveler en 2018 notre contrat local de santé pour être toujours au plus près des besoins des Nantaises et des Nantais. Et le transfert du CHU permettra aussi à tous les habitants de la métropole d’avoir accès à un grand service public de santé, moderne et de qualité.

La santé, cela passe aussi par l’alimentation. Le projet alimentaire de territoire dont nous nous doterons cette année a pour objectif de soutenir le dynamisme agricole et agroalimentaire de notre territoire et de faciliter l’accès à une alimentation saine, de qualité, produite localement.

Enfin et surtout, il n’y a pas de sérénité collective sans la capacité pour chacune et chacun de choisir sa vie, de construire son destin.

Plus la vulnérabilité de nos concitoyens est grande, plus ils sont touchés par les aléas qu’ils soient économiques, environnementaux ou sociaux. C’est l’angoisse du manutentionnaire en intérim qui sera le premier remercié si l’activité économique stagne. C’est la difficulté du petit commerçant mal
assuré qui voit tout son stock inondé après un épisode de forte pluie. C’est l’inquiétude d’une mère de famille seule dont les horaires de travail ne coïncident pas avec ceux des modes de garde.

Il serait faux de croire et de dire que cela relève de la seule responsabilité individuelle. Non, cela relève également de la société toute entière. Parce que les vulnérabilités sont aussi le produit des inégalités.

C’est pourquoi je veux, nous voulons lutter, contre ces inégalités. A long-terme. C’est tout le sens de notre engagement dans les transitions écologiques, numériques.

Je veux en faire des opportunités et non des sources de nouvelles fractures. C’est pourquoi par exemple, la précarité énergétique sera au coeur de la feuille de route transition énergétique que nous adopterons dans les semaines qui viennent. C’est pourquoi aussi nous lançons en ce début d’année, un dispositif de micro épargne avec le Crédit Municipal et le CCAS. Pour accompagner celles et ceux qui sont exclus du système bancaire traditionnel, en leur permettant d’épargner en accompagnant cet effort par une aide spécifique. Pour permettre à chacune et chacun de donner du souffle à son quotidien.

Lutter contre les inégalités c’est aussi garder en mémoire que l’histoire de Nantes est en partie celle de Nantais venus d’ailleurs. J’ai signé une tribune avec 6 autres maires de grandes villes, pour rappeler que nous prenons toute notre part dans l’accueil des migrants et pour demander que nous soyons entendus et soutenus par l’État dans cette démarche. Je le dis ce soir simplement, mais avec force. La France doit être à la hauteur de son histoire de patrie des droits de l’homme. Oui nous devons offrir à ces femmes et à ces hommes des conditions d’accueil digne. Notre République doit être fidèle à sa devise : Liberté, Egalité, Fraternité.

Notre sérénité collective passe par le combat pour l’égalité. Personne n’est assigné à une place, à un rôle, à un avenir.

C’est le sens de mon engagement pour l’éducation. Parce que c’est en assurant à tous les enfants des conditions d’apprentissage et de formation optimales qu’ils pourront choisir leur avenir. Ainsi nous allons nous doter cette année d’un schéma directeur des écoles nantaises, avec en perspective la création de 5 nouvelles écoles et de 15 réhabilitations et extensions.

C’est aussi la raison pour laquelle j’ai salué et soutenu le dédoublement des classes de CP dans les écoles prioritaires. Une belle mesure, une mesure audacieuse. Et nous continuerons à la rentrée avec les classes de CE1, quelles que soient les difficultés concrètes, pragmatiques qu’il nous faudra aussi faire remonter, mais je ne doute pas que nous serons accompagnés dans cette tâche, Mesdames les parlementaires.

Travailler à plus d’égalité c’est redonner du pouvoir d’agir à ceux qui sont les premiers concernés par l’action publique : citoyens, acteurs du territoire, associations. C’est pourquoi nous avons mis le dialogue citoyen au coeur de notre projet. Pour construire en transparence, dans la confiance, des réponses exigeantes à des questions complexes.

Nous dessinons ainsi un développement équilibré raisonné qui profite à tous et à chacun, sans épuiser les ressources, qu’elles soient naturelles, économiques, humaines.

Nous imaginons ici concrètement chaque jour un nouveau modèle de développement plus qualitatif, où la croissance n’est pas une fin en soi mais un moyen mis au service de l’humain.
Alors certes, nul ne peut dire précisément ce que sera cette année 2018. En revanche nous pouvons dire ce que nous voulons pour notre ville, pour notre métropole.

Je veux pour Nantes de l’audace collective au service de l’égalité. Je veux pour les Nantaises et les Nantais, de l’audace et de l’exigence dans les idées, dans les projets, dans les réalisations. Pour aujourd’hui et pour demain.

Alors je nous souhaite, je vous souhaite, une année 2018 audacieuse par nature, audacieuse et nantaise.

Et je vous souhaite à chacune et chacun, à vos familles et à vos proches une très belle année 2018, riche de réussites et de joies.

Excellente année à toutes et à tous !

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Catégories Discours, Médiathèque
Auteur Fleur Malouines
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