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Face aux violences sexuelles, l’impérative réponse politique !

Publié le 25 novembre 20178 décembre 2017

Aujourd’hui en France, une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son compagnon et plus d’un demi-million de femmes ont été victimes de violences sexuelles. A ces violences physiques s’ajoutent souvent des violences verbales, paroles sexistes, dégradantes, insultes…

Les récentes révélations concernant les agissements du producteur Harvey Weinstein ont eu l’effet d’un catalyseur qui a libéré la parole des femmes partout dans le monde, sur les violences sexuelles qu’elles subissent au quotidien. Bien au-delà du monde du cinéma, d’autres affaires nous avaient déjà alerté sur ces situations de violence dans le monde politique notamment, mais beaucoup avaient alors cherché à minimiser le caractère violent et la récurrence de ces actes.

Cette libération de la parole, ces témoignages de femmes victimes de harcèlement et d’agression sexuelles sont essentiels parce qu’ils rendent visible ce qui reste aujourd’hui encore beaucoup trop invisible dans notre société.

Pourtant, les chiffres sont là. En 2016, 580 000 femmes et 197 000 hommes ont été victimes de violences sexuelles1, dans le cadre conjugal, familial, scolaire, professionnel ou dans l’espace public. On estime que 84 000 femmes se font violer chaque année, mais seules 10 % oseraient porter plainte.

Cette invisibilité des violences sexuelles permet aux auteurs de bénéficier de l’impunité à la fois pénale mais aussi sociale. Alors même que la majorité des femmes victimes de violences sexuelles se sentent sinon coupables, au moins responsables de ce qu’elles ont subi et portent en silence ce très lourd fardeau.

C’est pourquoi on ne peut que saluer le courage de toutes celles qui contribuent, par leur témoignage, à révéler l’ampleur des violences contre les femmes. Parce qu’elles rendent dicible l’invisible. Parce qu’elles créent un sentiment de force collective chez les victimes, qui osent enfin se dire qu’elles ne sont pas seules et se sentir légitimes dans leur témoignage et dans leur traumatisme.

Cette parole courageuse, elle doit être encouragée, accompagnée et protégée. Dans tous les cas de violences, qu’elles soient sexuelles, physiques, verbales.

C’est pourquoi j’ai décidé la création d’un Centre de consultation post-traumatique pour les femmes victimes de violences. Pour pouvoir se reconstruire, il faut d’abord être entendue, être soutenue, de façon globale, en prenant en compte les conséquences sur les enfants qui sont les victimes collatérales dans ces situations de violences conjugales.

Ce sera le rôle de ce lieu, qui devra apporter une réponse coordonnée et complémentaire à la prise en charge assurée par les acteurs de la santé et par les acteurs de l’accès aux droits. Orienter rapidement une femme victime de violences vers les interlocuteurs professionnels, apporter une assistance dans l’immédiate suite d’une agression, trouver un espace d’écoute pour évoquer un vécu traumatique, pouvoir engager un projet de reconstruction sur le long terme, sont autant de missions que ce centre a vocation à remplir. Ses missions, son périmètre d’action et sa gouvernance sont actuellement en cours de définition avec les acteurs institutionnels et les associations partenaires.

Ce centre s’inscrit dans une démarche globale de la Ville en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes.Car cela constitue l’un de nos axes prioritaires, à travers des actions de sensibilisation des écoliers sur le langage et ce qu’il peut véhiculer de sexisme mais aussi dans des actions de prévention, en particulier sur la question de la consommation excessive d’alcool et les violences qu’elle peut engendrer.

Et puis, nous avons aussi travaillé à lutter contre le sentiment d’insécurité dans l’espace public : en expérimentant des cheminements piétonniers lumineux dans les lieux où le sentiment d’insécurité est vécu et en s’appuyant sur des « bars citoyens responsables » avec le collectif BarBars. Ces bars s’engageraient par exemple à diffuser des messages de prévention et à proposer des solutions de repli à une personne se sentant en danger, notamment les femmes.

La Ville soutient par ailleurs l’énorme travail fait par de nombreuses associations nantaises engagées en faveur des droits des femmes. Leur action contre les violences de genre est soutenu et construit, à travers par exemple l’Espace Simone de Beauvoir qui réunit treize associations et offre un espace de réflexion et de ressources au service de l’égalité femmes-hommes.

Il est essentiel que la mobilisation se poursuive sur ces questions et, le 25 novembre, journée internationale pour l’élimination des violences contre les femmes, nous offre la possibilité de maintenir l’attention de l’opinion et des médias sur le sujet des violences. Il reste en effet bien des questions à soulever et des sujets à traiter.

Je pense en particulier à la question des violences sexuelles envers et entre les mineurs. L’âge à partir duquel un.e mineur.e peut librement choisir d’avoir un rapport sexuel avec un.e majeur.e doit être inscrit dans la Loi. L’adolescence est une période particulièrement sensible et il me semble qu’avant 15 ans, il ne peut s’agir d’un choix éclairé. La question des violences sexuelles entre mineurs doit aussi être abordée par la future loi promise par le Gouvernement, particulièrement dans le cadre scolaire, car les agressions et les viols dans ce cadre sont malheureusement très nombreux.

La question des violences faites aux femmes, des violences sexuelles ne peut plus aujourd’hui être traitée uniquement comme une question individuelle, une question de l’intime, une question pénale. C’est avant tout une question de société, une question d’éducation, une question de représentations et les pouvoirs publics ont un rôle essentiel à jouer, pour permettre à toutes et à tous de s’émanciper sur ces questions.

1Enquête INED « Violences et rapports de genre », novembre 2016. L’enquête porte sur une population adulte entre 20 et 69 ans et n’intègre pas le harcèlement ou l’exhibitionnisme dans les violences sexuelles

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Catégories Actualités
Auteur Benjamin Baudry
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