Cérémonie de voeux aux Institutionnels
Discours de Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole
Lundi 4 janvier 2016 – 18 h – Cité des Congrès
version prononcée par Johanna Rolland, retranscrite d’après la vidéo
Bonsoir à chacune et à chacun,
Monsieur le Premier Ministre, cher Jean-Marc,
Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Madame la représentante du Président du Conseil Départemental,
Mesdames et Messieurs les maires, chers collègues,
Cher Patrick RIMBERT,
Cher Gilles RETIERE,
Mesdames et Messieurs les élus, chers collègues,
Mesdames et Messieurs les représentants des corps constitués,
Monsieur le Président du conseil de développement,
Mesdames, Messieurs,
Naturellement d’abord c’est un plaisir de vous accueillir chacune et chacun ce soir pour cette cérémonie de voeux.
L’année qui s’est achevée a évidemment été marquée par des moments terribles pour notre pays. Chacun a en mémoire les attentats qui ont durement frappé la France.
Ici à Nantes, comme partout dans le pays, nous nous sommes rassemblés, pour dire d’abord notre solidarité envers des familles, les victimes, leurs proches. Mais pour dire aussi notre détermination à rester debouts, unis et ensemble pour faire vivre plus que jamais les valeurs de la République : « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Oui, cette année 2015 a été marquée par des moments difficiles. Je pense aussi à la crise des réfugiés qui a mis à l’épreuve nos valeurs et notre organisation et qui a démontré, s’il en était besoin, la nécessité d’une Europe, plus forte, plus humaine et plus efficace.
Mais je veux aussi retenir avec vous ce soir les moments d’espoir, les moments qui doivent nous donner confiance dans notre capacité à continuer à avancer collectivement ; et d’abord la bataille dans de nombreux endroits du globe pour la démocratie.
Je pense par exemple à la victoire en Birmanie en novembre dernier, du Parti pour la Paix emmené par la Prix Nobel, Madame Aung San Suu Kyi.
Je pense aussi plus récemment au succès de la COP 21 à Paris. Oui, il était impératif que nous soyions au rendez-vous de notre histoire pour relever ce défi déterminant pour l’avenir de nos enfants, de nos petits-enfants, pour l’avenir de la planète.
Je veux saluer l’implication de la présidence française qui a permis de contribuer à créer les conditions de la réussite de ce sommet et qui s’est notamment impliquée dans ce que l’on appelle l’agenda Paris-Lima, cet agenda qui est venu reconnaître pour la première fois à cette échelle là, le rôle des villes, le rôle des métropoles dans la lutte contre le changement climatique.
Vous le savez, Nantes fait partie des grandes villes françaises particulièrement mobilisées sur ce défi, reconnue pour son action.
Sur ce sujet comme sur d’autres, nous devons agir, nous devons d’autant plus agir que, je suis sûre que vous le sentez, vous l’entendez dans vos discussions en famille, avec les amis, il y a une forme de doute qui s’est installée sur la capacité du politique à agir, sur la capacité de l’action publique à être efficace, sur la capacité des responsables à contribuer à proposer un chemin, à maîtriser notre destin collectif.
Alors oui, c’est sans doute plus complexe qu’il y a trente ans, mais c’est possible. Plus que jamais en tout cas c’est de notre responsabilité, donner à chacune et chacun des raisons d’espérer bien sûr, mais surtout démontrer concrètement, démontrer par la preuve notre capacité à agir.
Et pour cela, nos villes, nos métropoles, je le mesure à Nantes chaque jour, ont un rôle déterminant à jouer. Elles en ont d’abord les capacités. Nous sommes des catalyseurs de projets. Nous sommes des accélérateurs du changement collectif.
Elles en ont la volonté aussi. Je le mesure comme Présidente d’Eurocities, ce réseau des 130 grandes métropoles européennes qui travaillent ensemble sur le service public, sur l’emploi ou sur la transition énergétique.
Enfin, elles en ont la responsabilité. Parce que la particularité dans une grande ville, c’est que quand on monte un projet, on ne le fait pas simplement tourné vers la métropole, de manière endogène ou même égoïste. On le fait avec et au bénéfice des territoires urbains, péri-urbains et ruraux qui nous environnent. C’est ce que j’ai appelé l’alliance des territoires, cette idée de s’appuyer sur la diversité de nos communes, de nos villages. De s’appuyer sur ce qui fait la richesse de nos histoires et ça passe par des projets concrets.
J’en prendrai un seul ce soir pour l’illustrer. Quand à Nantes on s’apprête à transférer le MIN et à monter un pôle agro-alimentaire d’excellence, demain c’est au bénéfice des agriculteurs de tout le département.
C’est cela le gagnant-gagnant entre les territoires, c’est cela la capacité à cultiver nos complémentarités.
Alors oui, c’est dans cet état d’esprit qu’avec les maires des 24 communes de la métropole, et je les salue chacune et chacun ce soir, très amicalement, nous travaillons. Avec cette volonté de peser sur notre destin, d’agir pour ne jamais être en situation de subir.
Je crois qu’il y a aujourd’hui dans notre pays et même peut être en Europe, une forme de risque, celui de la standardisation des grandes villes, de l’uniformisation, de l’aseptisation même.
Ici au contraire, nous voulons cultiver notre singularité. Oui nous nous inscrivons pleinement dans l’économie mondialisée d’aujourd’hui. Oui nous nous inscrivons pleinement dans ce monde qui bouge sans doute plus vite que jamais. Mais nous voulons construire notre avenir, inventer un avenir qui nous ressemble, en puisant dans nos racines pour réinventer le projet Nantais. Et nous voulons le faire en renouvelant les pratiques.
Renouveler les pratiques politiques c’est plus que jamais essentiel, c’est ce que j’appelle la République du réel. La République du réel, c’est celle qui veut faire vivre plus concrètement encore les trois beaux mots écrits au fronton de nos écoles publiques : « Liberté, Egalité, Fraternité ».
La République du réel c’est celle qui invite à apporter des réponses nouvelles aux questions d’aujourd’hui, en matière d’emploi, d’égalité, de lutte contre les discriminations, de justice sociale.
L’égalité réelle c’est celle qui appelle à retisser du lien entre le citoyen et la politique. Je crois que c’est plus que jamais urgent, impératif.
Dans un moment où tout le monde doit être préoccupé par la montée des extrémismes, la montée de ces fausses raisons qui ne font qu’opposer, diviser, qui ne promettent en réalité qu’illusions. Et sans doute que dans l’Ouest, plus encore qu’ailleurs, notre responsabilité c’est d’inventer d’autres manières de répondre à cet extrémisme, d’être clairs sur nos valeurs bien sûr, mais cela ne suffit pas, chacun le voit, chacun le sent, proposer un destin commun, proposer des réponses agiles, innovantes et surtout efficaces pour nos concitoyens.
Alors Mesdames, Messieurs, ce que nous construisons ici ensemble c’est la métropole de demain. Cette métropole de demain elle passe d’abord par une vision large et renouvelée de la forme de la ville.
Au coeur de cette vision, il y a la Loire bien sûr. Autrefois à Nantes, la Loire était partout : au pied du château, sur le site actuel du cours des 50-Otages. Et puis notre histoire a connu des traumatismes. Julien Gracq dans La forme d’une ville écrivait qu’il n’y avait pu avoir de divorce entre la ville et le fleuve mais qu’il y avait eu en quelque sorte séparation des corps.
Et bien avec le grand débat « Nantes, la Loire et nous », avec les 30 décisions qui ont suivies, que j’ai prises avec les maires de l’agglomération, nous signons définitivement le retour de la Loire au cœur de Nantes, au coeur de notre agglomération.
Les décisions que nous avons prises, des Navibus au développement du barging, à l’accès à la Loire, constituent autant de fils à nouer ou à relier entre le fleuve et nos communes. Car la Loire pour nous ce n’est pas simplement un enjeu de réconciliation des Nantais avec leur fleuve, mais c’est aussi une formidable opportunité pour un nouveau grand coeur de Nantes.
Regardez la manière dont les Nantaises et les Nantais se sont d’ores et déjà appropriés le miroir d’eau au pied du château. Alors, oui, il y a bien eu quelques remarques sur la mise en oeuvre, je ne vais pas les nier, c’est bien naturel. Mais qui n’a pas en mémoire ces enfants qui sont allés jouer avec un sourire aussi heureux que celui de leurs parents ou de leurs grands parents qui les regardaient. Qui n’a pas en mémoire non plus, le fait que ce miroir est devenu le lieu de rassemblement des Nantais au moment de l’hommage que nous avons voulu rendre ici à Nantes suite aux attentats. Oui, les Nantais se sont appropriés ce miroir, alors nous allons continuer, tracer cette belle perspective de la gare rénovée jusqu’à la Loire retrouvée.
Dans ce mandat nous engagerons les travaux sur la partie Feydeau Nord, et en 2018 nous lancerons un grand concours international sur le devenir du site de la Petite-Hollande. Cette grande place publique qui a vocation à le rester et qui naturellement conservera son marché, le plus grand marché populaire de Nantes, et sans doute la dernière chance que nous avons d’avoir une grande place qui nous rapproche encore plus directement du fleuve. Oui cette étape est une étape importante.
Les années 70 ont été marquées avec Alain CHENARD, que je salue, par la réintroduction du tramway. Dans les années 90, sous l’impulsion de Jean-Marc Ayrault, a été imaginée construite une nouvelle centralité, symbolisée notamment par le cours des 50-Otages. Je crois que l’ambition de Loire que je viens de décrire sera une nouvelle étape de la métamorphose nantaise. Une étape importante, Château-Mercoeur, Feydeau, la Petite-Hollande, le doublement du pont Anne-de-Bretagne, le quai de la Fosse jusqu’à la lisière du projet du Bas-Chantenay et la jonction avec le grand projet global de Bellevue.
C’est cela le Nantes de demain, c’est cela que nous nous attelons à construire et nous le faisons en cohérence. Regardez le triangle que formera demain la ZAC des Isles à Rezé, le projet de l’Île de Nantes et le Bas-Chantenay. Oui, en quelque sorte, nous passons du coeur de la ville de Nantes au coeur de l’agglomération de la métropole Nantaise, c’est cela notre ambition collective. Et puis nous avons un autre défi à relever : comment dans une ville comme la nôtre, dans une métropole comme la nôtre, nos ambitions en matière de logement sont fortes, je les ai rappelées récemment, 6 000 logements par an, 2 000 logements sociaux, un accent mis sur le logement abordable, nous concilions une ville intense avec une ville moins minérale.
Les Nantaises et les Nantais ont exprimé cette aspiration, je l’ai entendue, nous la mettrons en oeuvre dans ce mandat. Nous le ferons dès les projets engagés. Ce sera de grands projets, la mise en réseau des parcs nantais, c’est ce que nous appelons l’étoile verte qui démarrera avec une première branche, du Jardin des plantes jusqu’au parc des Oblates. Mais ce sera aussi les 200 jardins familiaux et partagés. Les 1 000 magnolias et camélias ou encore le lancement des plans paysage et patrimoine dans tous les quartiers.
Au delà de la place de la nature en ville, je crois que de la même manière que le rapport à la Loire, c’est la douceur de vivre à la nantaise qui se joue là.
Oui la singularité de notre ville, cette aspérité, cette personnalité que j’évoquais au début de mon propos, c’est l’alliance entre la force des grands projets qui donne de l’ambition, de la puissance à notre ville et la douceur de vivre réinventée chaque jour. C’est cela que nous avons à cultiver ici ensemble. Alors nous le faisons et nous le ferons dans tous les quartiers. Moi je suis très fière de vous dire ce soir par exemple, que le grand projet global de Bellevue, grand quartier populaire nantais et herblinois va entrer dans une phase opérationnelle.
Oui, à Nantes, les quartiers sont dans la ville. Oui, nous leur faisons confiance, nous regardons leurs difficultés avec lucidité, mais nous regardons aussi leurs talents. C’est avec la même ambition que nous travaillons sur le projet de la Bottière ou sur le grand projet global de Nantes-Nord.
Alors Mesdames, Messieurs, le Nantes de demain, cette métropole qui veut se réinventer, c’est évidemment aussi celle du développement économique et de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nantes innovante, Nantes la rayonnante. Nantes qui rayonne c’est évidemment d’abord une sixième ville française qui a des infrastructures à la hauteur de son positionnement. Je pense naturellement au transfert de l’aéroport, je pense au grand port maritime, je pense à la nouvelle gare, je pense aussi au futur CHU, hôpital public moderne pour attirer les meilleurs chercheurs, les meilleurs soignants, pour être en capacité de prodiguer, y compris aux plus modestes, les meilleurs soins.
C’est aussi, je l’ai évoqué tout à l’heure, le MIN, qui contribuera à rééquilibrer les emplois entre le Nord et le Sud de l’agglomération. Et je sais que mes collègues du Sud Loire y sont particulièrement attentifs. Tous ces investissements ont un sens en eux-mêmes, et en même temps, ensemble ils viennent soutenir l’économie locale et l’emploi local.
Lors du dernier conseil métropolitain, nous avons voté le budget pour 2016. 327 millions d’euros d’investissement, 1,7 milliards à l’échelle du mandat.
Je vois dans la salle beaucoup de chefs d’entreprises ce soir. Je veux leur dire, je veux vous dire que j’ai entendu votre message. Oui, Nantes va continuer à jouer son rôle d’impulsion, va continuer à jouer son rôle de locomotive, de capitale régionale, de grande métropole dans le grand Ouest. Oui, nous sommes déterminés à continuer à investir, à innover, à inventer. 1,7 milliards c’est la preuve concrète de cet engagement, nous faisons des choix pour cela. Nous les assumons, nous les revendiquons même. C’est tout l’inverse de la facilité ou de l’attentisme. Nous avons fait le choix d’être acteurs parce que nous refusons d’être spectateurs.
Alors évidemment l’investissement public c’est déterminant. Mais tout le monde le sait, le mesure, l’emploi c’est bien dans le secteur privé qu’il se crée. C’est la raison pour laquelle je suis convaincue que secteur public et secteur privé doivent travailler ensemble main dans la main, pour mieux connaitre leurs contraintes, leurs objectifs. C’est ce que nous faisons ici je crois et avec un certain succès.
Avec Jean-François GENDRON, Président de la CCI, que je salue. Avec le Président de la CARENE, David SAMZUN, nous avons mis en place, dès 2015, l’agence de développement économique unique Nantes-Saint-Nazaire. Pour se donner plus de force, plus d’efficacité, pour rayonner mieux aussi à l’international : 150 entreprises accompagnées dès cette année, des actions très concrètes. Je pense à l’installation du Pack talent, pour accompagner les talents qui rejoignent notre territoire nantais. Nous allons continuer. Au printemps, nous présenterons ensemble notre plan d’action.
Mais d’ores et déjà nous avons obtenu des résultats. Je veux profiter de l’occasion qui m’est donnée ce soir pour partager par exemple avec vous et avec l’accord des deux chefs d’entreprises concernés deux bonnes nouvelles pour notre territoire.
La première, l’entreprise Talend, une entreprise internationale qui a fait le choix d’implanter à Nantes, alors qu’évidemment vous vous en doutez nous étions en concurrence avec d’autres métropoles à l’échelle du pays, son centre de recherche et de développement. Ce type de batailles que nous gagnons sont déterminantes pour notre territoire.
La deuxième bonne nouvelle c’est l’entreprise IMA qui a décidé de regrouper ses deux sites d’activité sur le secteur de la Chantrerie. 300 emplois en perspective à terme. Ça c’est du concret, ça ce sont les résultats qu’ensemble nous avons obtenus, en jouant gagnant-gagnant, en alliant nos forces. En renouvelant aussi nos pratiques et nos approches.
Alors c’est dans cet état d’esprit que nous allons continuer à travailler et à innover.
L’innovation c’est évidemment la métropole de la connaissance. Dans une ville où l’on croit à l’éducation, l’éducation c’est de la petite enfance jusqu’à l’Université et l’enseignement supérieur et la recherche. Pour cela nous nous donnons des outils, c’est le plan Campus Nantes, que nous avons signé à la fois avec le président de l’Université bien sûr, mais aussi avec les responsables des grandes écoles.
C’est aussi demain sur l’Île de Nantes, à deux pas du Quartier de la création avec l’arrivée de l’Ecole des Beaux Arts, mais aussi de l’école du Design, un véritable campus urbain créatif. 4 000 étudiants, des centaines de chercheurs, regardez quelle métropole dans le pays a aujourd’hui ce potentiel d’agilité, ce potentiel de créativité, ce potentiel absolument déterminant pour inventer la ville de demain. Et puis enfin, la ville de demain c’est évidemment la ville qui investit des sujets d’avenir et je pense naturellement à la transition écologique et la transition numérique.
Aujourd’hui dans le pays, toutes les grandes villes qui ont envie de contribuer à inventer l’avenir, oui il n’y a pas que Nantes qui a envie de contribuer à inventer l’avenir, investissent ce champ, c’est le cas à Bordeaux, c’est le cas à Lyon. Mais nous, nous voulons plus. Nous nous voulons faire la transition numérique et écologique à la nantaise.
La transition numérique à la nantaise c’est d’abord et toujours l’emploi. 1 660 emplois créés depuis le début de la démarche Nantes Tech, ça c’est du concret, ça c’est des résultats. Mais c’est aussi le faire avec nos valeurs, c’est investir sur la lutte contre la fracture numérique. C’est dire que la transition numérique à Nantes, c’est aussi le classeur numérique pour les personnes en précarité. C’est aussi l’éducation au numérique. C’est aussi toutes ces associations qui dans les quartiers travaillent le lien intergénérationnel et l’attention aux seniors sur ces sujets. C’est aussi un service public agile qui a été capable de gagner aux victoires des Acteurs publics, un prix reconnu pour l’application « Nantes dans ma poche ».
C’est dans le même état d’esprit que nous bâtissons ici avec détermination la transition écologique. L’emploi encore, prenons le secteur des énergies marines renouvelables, 2 500 emplois directs et indirects sur le bassin Nantes – Saint-Nazaire.
Quand une entreprise comme Général Electric choisit Bouguenais, Madame le Maire, chère Michèle, pour installer son siège mondial, ce n’est évidemment pas le hasard mais la transition écologique c’est aussi nos marqueurs, c’est aussi nos valeurs.
Quand nous disons qu’ici 50 % des logements sociaux sont chauffés aux énergies renouvelables c’est parce que c’est mieux pour la planète, mais aussi que c’est mieux pour le pouvoir d’achat des locataires et notamment des plus modestes. C’est ça la transition écologique que nous nous voulons construire.
Alors évidemment nous ne le ferons pas seuls, nous ne pourrons le faire qu’avec les acteurs publics, privés, citoyens associatifs, qui parfois, il faut bien le reconnaître, ont même eu un peu d’avance sur nos grandes institutions sur ce sujet.
Je suis très heureuse ce soir de vous dire que Nantes accueillera du 26 au 28 septembre prochain le premier sommet mondial de l’action climatique des acteurs non gouvernementaux.
La Ministre de l’environnement du Maroc, Mme Hakima El Haité, que nous avons rencontrée à Paris m’a donné son accord pour que cet événement soit labellisé COP 22. Oui, Nantes sera le rendez-vous, le trait d’union entre la COP 21 à Paris et la COP 22 au Maroc. Pour nous c’est déterminant pour être ce laboratoire de référence sur la transition écologique. Alors vous le voyez les projets, les idées, les résultats ne manquent pas pour inventer cette métropole de demain, pour réinventer ensemble le projet nantais mais pour moi tout cela n’a de sens, de pertinence même, que si cette métropole de demain, elle est au service de chacune et de chacun, construire ensemble une métropole facile, construire ensemble une métropole du commun : la métropole facile d’abord, c’est évidemment celle que nous construisons dans toutes les communes.
Dès cette année, pas moins de 45 millions seront engagés dans les 24 communes de Nantes Métropole ce sera la réfection du parvis du collège à Vertou. Monsieur le Maire, ce sera la Crémetterie à Saint-Herblain, ce sera la ZAC de la Métairie à Couëron, ce sera la signature de nos contrats de co-développement entre la Métropole et les communes.
Parce que nous ne devons jamais perdre de vue que la Métropole, celle que nos prédécesseurs ont construit, c’est celle qui permet à des communes de se mettre ensemble pour être capable de faire ce que seules elles ne pourraient pas réaliser c’est cela l’essence même de la métropole, nous dépasser par cette capacité à faire ensemble. C’est dans cet état d’esprit que nous travaillons, c’est dans cet état d’esprit que je souhaite continuer.
Alors quand on parle d’une métropole facile, des usages, du quotidien évidemment, on pense à la mobilité. Dans une grande ville c’est un sujet important.
Je veux profiter de l’occasion qui m’est donnée ce soir pour vous annoncer une nouvelle étape importante dans la structuration de notre réseau de transport en commun, dans une grande ville où on veut continuer à laisser évidemment la possibilité d’utiliser la voiture quand c’est nécessaire, il faut être d’autant plus offensifs sur les transports publics et sur les déplacements doux.
A l’horizon 2025 nous mettrons en place une quatrième ligne en site propre, du Nord au Sud de l’agglomération, qui permettra avec le doublement du pont Anne-de-Bretagne de desservir le futur hôpital, la ZAC des îles à Rezé en passant par le pont des Trois-Continents. En complément nous créerons un décrochage du boulevard des Martyrs-Nantais pour aller en tramway rejoindre cette nouvelle ligne en site propre, ça c’est la vision. C’est la vision qui doit nous permettre de faire une chose essentielle aujourd’hui. Notre réseau de transport, Monsieur le Président de la SEMITAN, il est en étoile. Quand je dis « en étoile » c’est tout simplement le fait que pour aller d’un point à un autre on doit repasser par le centre, et notamment par la place du Commerce. Demain nous le voulons en toile d’araignée. D’accord le mot n’est pas très joli mais il dit bien ce que ça veut dire : pouvoir construire des trajectoires transversales, ne plus avoir besoin systématiquement de repasser par le centre. C’est ça notre vision, c’est cela notre ambition.
Pour cela nous avons donc un plan à moyen terme mais nous agissons en même temps tout de suite ; nous avons lors du dernier conseil métropolitain voté l’augmentation de la capacité du Busway et le passage au tout électrique.
Ces trois éléments nous permettront à terme 100 000 franchissements supplémentaires par jour. C’est absolument essentiel et dans le même temps nous sommes attentifs à la desserte de toutes les communes de l’agglomération. Je pense à la mise en place de la ligne chronobus C9 qui permettra de desservir à la fois Basse-Goulaine et Saint-Sébastien. Mais nous n’opposons pas un mode de transport à un autre, donc en même temps que nous pensons les déplacements nous devons aussi penser les stationnements ; vous connaissez notre objectif : un accent mis sur les places en parkings relais, 3 000 à l’échelle du mandat.
Dans le même temps je sais que la question de la centralité nantaise, du stationnement à l’interieur de la Ville de Nantes est parfois un sujet de préoccupation bien légitime. J’annonce donc ce soir la création de 600 places supplémentaires en centre-ville : 300 sur le site actuel de l’ancienne maison d’arrêt, 300 grâce à l’agrandissement du parking Cathédrale que j’ai décidé.
Oui nous allons continuer à être offensifs sur ces sujets et, dans le trimestre qui vient, nous présenterons un nouveau plan vélo, un plan vélo ambitieux, un plan vélo audacieux, un plan vélo à la hauteur de ce qu’est la ville de France qui a accueilli il y a quelques mois le congrès Vélocity. Oui la mobilité c’est un droit pour chacun. C’est ce qui permet d’aller au travail, d’aller aux loisirs. Nous investirons donc, en 2016, particulièrement ce sujet.
Mais une métropole facile, une ville qui facilite la vie, qui facilite la ville c’est aussi évidemment la petite enfance : 120 places en crèches seront créées pour la ville de Nantes cette année.
C’est aussi évidemment la santé. Je pourrais vous parler de nos projets de maisons de santé et de la première qui verra le jour à Bellevue.
Mais c’est aussi la sécurité. Une ville où il fait bon vivre, c’est aussi une ville sûre. Si, en France, la sécurité comme l’éducation sont des compétences régaliennes, des compétences de l’État, c’est parce que c’était la meilleure manière de garantir l’égalité des territoires et donc l’égalité des citoyens. C’est donc dans le respect des compétences dévolues à chacun et en cherchant, semaine après semaine, jour après jour, la meilleure complémentarité, le meilleur partenariat, notamment entre la Police municipale et la Police nationale, que nous agissons. A la Ville de Nantes lors du dernier conseil municipal nous avons signé un nouveau contrat entre nos services et les vôtres, Monsieur le Préfet, un contrat qui dit très clairement comment nous nous organisons, qui fait quoi dans quels quartiers nous agissons, quels sont les moyens d’évaluation dont nous nous dotons aussi pour continuer à progresser. Oui, la sécurité fait partie du combat pour l’égalité, oui la sécurité fait partie de mes priorités. Nous avons des engagements, je pense à l’îlotage, je pense à la vidéo protection ils seront naturellement tenus.
Mais cette métropole du quotidien, cette métropole qui facilite la vie de chacune et de chacun, elle doit aussi être une métropole du commun, une métropole qui fait du lien, une métropole qui donne du sens. Pour moi c’est peut-être l’enjeu le plus important. La métropole du commun c’est d’abord celle que nous bâtissons avec vous tous et avec chacune et chacun présents ici ce soir, la métropole du commun c’est celle qui reconnaît l’action et l’engagement de ceux qui colorent la vie et qui colorent la ville. Je veux ce soir saluer avec la plus grande chaleur tous les responsables associatifs nantais, les présidents de clubs, les trésoriers, les secrétaires, les bénévoles, toutes celles et tout ceux qui font mentir l’adage populaire qui dit qu’aujourd’hui en France c’est la montée de l’individualisme, du chacun pour soit quand plusieurs soirs par semaine, quand tout les week-ends, ils prennent du temps sur leur vie personnelle, sur leur vie familiale pour faire vivre le projet d’un club sportif, pour faire vibrer un projet culturel , pour inventer d’autres modes d’engagement citoyen. Oui, Nantes est riche de cette diversité associative. Oui, nous continuerons à la soutenir. A vous qui faites vivre les clubs, qui faites vivre les associations, un très grand merci.
Et puis, naturellement, cette métropole du commun, nous ne la construisons pas tout seuls, j’ai évoqué l’action menée à l’échelle de la métropole avec les 24 communes je veux aussi saluer le travail que nous menons avec le Département, avec la Ville de Saint-Nazaire et la métropole de la CARENE, avec les grandes métropoles du Grand Ouest également, Rennes, Brest, Angers, Saint-Nazaire.
Je souhaite demain travailler avec la Région dans le même état d’esprit, au service de l’intérêt général, je vous l’ai dit monsieur le Président, nous devons jouer de cette complémentarité. Je crois qu’il n’y a pas de métropole forte sans région forte mais il n’y a pas non plus de région forte sans métropole forte. Alors ensemble nous allons continuer à travailler, à agir, à inventer à innover et pour construire cette métropole du commun, pour traduire ce que j’évoquais au début de mon propos, la République du réel. Je crois qu’il y a trois domaines dans lesquels nous devons être particulièrement exigeants et offensifs : l’éducation parce que c’est l’égalité, le sport parce que c’est une part de la fraternité et la culture parce qu’elle est source de liberté.
L’éducation d’abord. Ceux qui me connaissent bien savent que c’est un sujet qui m’est particulièrement cher, c’est une grande priorité, peut être la priorité parce que je reste convaincue que c’est là que tout commence. Alors oui l’éducation à Nantes, c’est un investissement fort. Je pense à des choses très concrètes : l’entretien des bâtiments, la mise en accessibilité des écoles, l’alimentation en haut débit mais je pense aussi à notre exigence pédagogique et éducative. 2016 sera l’année de la signature du projet éducatif de territoire par quartier.
Le sport ensuite. Au-delà du plaisir, des émotions partagées sur le bord d’un terrain ou dans les tribunes, nous avons fait le choix, j’ai fait le choix de jouer la carte sportive. Oui, notre métropole a de ce point de vue des ressources. Nous avons fait un choix essentiel, ne pas opposer le sport de haut niveau et le sport pour tous. L’année qui s’est écoulée a été marquée à la fois par des grands moments dans le registre du sport de haut niveau. Celles et ceux qui ont assisté au match de l’équipe de France de basket lors de l’inauguration de cette belle salle de la Trocardière s’en souviennent. Je pourrais égréner aussi les résultats de nos grandes équipes dans de nombreuses disciplines mais pour moi 2015 aura aussi été marquée par la signature du plan handisport et je veux à nouveau saluer les 19 présidents de clubs qui à Nantes se sont engagés dans cette démarche. Et bien c’est dans le même état d’esprit, en jouant sport de haut niveau et sport pour tous, que nous allons continuer à avancer.
Enfin, la culture. La culture, chacun le sait, elle est au coeur de l’ADN nantais et je crois que les attentats qui ont frappé notre pays nous ont rappelé à quel point elle était vitale. Il n’y a aucun hasard dans le quartier qui a été frappé, c’est un certain art de vivre à la française qui a été touché, c’est une partie de la jeunesse c’est cette génération éprise de liberté et de culture qui a été touchée par ceux qui considèrent que la liberté de penser, la liberté de créer est un danger, est un ennemi.
Alors oui, à Nantes plus que jamais en 2016 nous allons faire vibrer la culture, nous avons pour cela de multiples projets. Je pense évidemment au grand projet du Musée des beaux-arts : une rénovation patrimoniale exceptionnelle qui nous permettra de rayonner à l’échelle nationale. Mais nous voulons aussi faire autrement, renouveler les approches via le numérique, via la médiation, réinventer en quelque sorte la manière de se rendre au musée pour en faire le musée de chaque nantaise de chaque nantais. Et puis à Nantes la culture s’écrit au pluriel, avec un « s », j’y suis très attachée alors je suis tout aussi heureuse de vous confirmer la mise en place d’un projet qu’on appelle la Maison Fumetti sur le site de l’ancienne Manufacture de tabacs : un projet dédié à la bande dessinée et aux arts graphiques.
Enfin dès cette année vous pourrez découvrir un des fils rouges que j’ai souhaité donner en matière de projet culturel à Nantes : « l’art et l’espace public ». Je ne vais pas le développer intégralement ici ce soir, juste peut-être essayer de vous en faire partager l’état d’esprit : la grande bataille de la démocratisation culturelle a permis, et à Nantes avec talents, avec engagement, et je veux pour cela saluer tous les acteurs culturels impliqués qui ont accompagné par la volonté politique, que Nantes soit un territoire en avance sur ce sujet. La grande bataille de la démocratisation culturelle nous a amenés à nous demander sans cesse comment amener les publics dits les plus éloignés dans les salles de concerts à l’opéra ou au musée. Je crois qu’aujourd’hui nous pouvons aller plus loin et en quelque sorte changer de paradygme et se demander comment le musée, l’opéra, le concert, peut sortir des murs sortir des structures pour aller surprendre, pour aller rencontrer les citoyennes et les citoyens. Vous en verrez une première illustration dès la Folle Journée puisqu’un premier concert extérieur aura lieu au Jardin des Plantes. Oui la culture à Nantes elle est vibrante, oui la culture à Nantes elle est vivante.
Enfin et j’en terminerai par là, la métropole du commun c’est celle que l’on construit ensemble. Vous connaissez mon attachement au dialogue citoyen. Oh je sais bien que certains mots ont parfois fait un peu sourire : co-construction par exemple, mais c’est quoi finalement la co-construction ? Est-ce que c’est ce qu’on fait quand on n’a pas d’idée, est-ce que c’est ce qu’on fait quand on ne fait plus de politique ? Est-ce que c’est ce qu’on fait en attendant de trouver une solution toute faite ?
Et bien non mesdames, messieurs, la co-construction c’est ce qu’on fait quand on croit tout simplement qu’on est plus intelligents à plusieurs que tout seul, la co-construction c’est ce qu’on fait quand on a un cap, une vision mais qu’on considère que le process de délibération collective il créé du sens il permet au citoyen de comprendre les contraintes de l’action publique : combien ça coûte, pourquoi faire, à qui ça profite, c’est quoi la différence entre la volonté individuelle et l’intérêt général, c’est tout ça la co-construction citoyenne.
Finalement c’est la citoyenneté active et créative. C’est faire confiance à l’intelligence des acteurs. Et moi ce soir je veux remercier toutes celles et tous ceux qui se sont déjà engagés, je pense aux chefs d’entreprises qui sont impliqués dans le Conseil des acteurs économiques et qui ont fait des propositions sur des sujets parfois compliqués ; je pense à la sécurité dans les zones d’activité ou à la manière dont le numérique vient bouleverser les économies d’aujourd’hui.
Je pense aussi à ces 40 000 personnes qui ont suivi le débat Loire, au 5 000 qui ont contribué, à la Commission du débat qui a fait un travail époustouflant, bénévole naturellement pendant neuf mois. Alors oui je vous le dit, nous allons continuer. Nous allons continuer sur ce chemin, nous allons continuer à bouger les lignes, à changer les pratiques ; nous allons le faire sur des sujets très concrets : la construction de la nouvelle Mairie annexe de Nantes sud par exemple. Pour la première fois, nous allons demander aux habitants : « Qu’attendez vous d’un service public agile, d’un service public qui respecte la conciliation des temps. » Oui, moi j’ai suffisamment confiance dans notre service public pour croiser les regards, croiser les regards des citoyens et de nos agents que je salue ce soir. Je le dis parce que dans un moment où parfois on méconnaît la diversité des métiers du service public dans un moment où parfois certains pointent du doigt le service public. Moi je sais et je mesure chaque jour que la politique ne serait réduite qu’aux mots, qu’aux intentions s’il n’y avait pas des hommes et des femmes qui dans leur professionnalisme, dans leur engagement et à Nantes je le sais dans leur soutien au projet nantais, traduisent nos intentions en actions. Ce soir je veux leur dire toute ma gratitude.
Mesdames, messieurs, c’est pour cela qu’en 2016 j’ai souhaité que nous mettions en place un nouveau grand débat, un grand débat sur la transition énergétique. Oui je vous l’ai dit nous devons être un territoire de référence dans ce domaine, acteurs publics, acteurs privés, citoyens associatifs, faire de ce grand débat la première expérience collaborative nantaise. Je crois que nous devons libérer la créativité là où elle est dans le privé dans le public dans ces nouveaux collectifs qui se mettent en place et qui renouvellent les manières d’agir. Nous devons continuer à décloisonner changer nos approches pour garder le temps d’avance à la nantaise.
Mesdames, messieurs, l’action publique exige un cap, nous l’avons, l’action publique et dans le contexte actuel tout particulièrement, exige une gestion de qualité mais aussi de l’imagination de la créativité, une part d’audace une part de risque, nous la prenons. Avec vous tous, cette imagination avec les talents nantais reconnus, avec les pépites qu’il faut encourager qu’il faut accompagner nous l’avons.
L’action publique nécessite de la mobilisation collective, une mise en mouvement. A Nantes nous l’avons. Alors oui, plus que jamais avec chacune et chacun à Nantes en 2016 ce sera l’année de l’action.
A chacune et chacun d’entre vous je veux souhaiter, très sincèrement une très belle, une très bonne, une très douce année 2016 à vous, à vos proches, à vos familles. Une année de projet une année de bonheur, une année de lien pour une métropole du commun.
Bonne année à la Métropole, bonne année à nos 24 communes, bonne année à Nantes.