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Johanna
Rolland

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Discours d’ouverture des #BIS2023

Publié le 11 janvier 202319 janvier 2023

Madame la Vice-présidente du Conseil départemental de Loire-Atlantique (Dominique Poirout),
Monsieur le Directeur général à la création artistique (Christopher Miles),
M
esdames, Messieurs les élus,
Cher Nicolas Marc,
Mesdames, Messieurs,

Je vous présente à chacune et à chacun mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année et vous souhaite la bienvenue à Nantes pour cette nouvelle édition des Biennales Internationales du Spectacle.

Trois années sans BIS, cela a été long, trop long. Nous étions réunis ici-même fin janvier 2020, quelques semaines avant que la pandémie ne frappe. Nous devions nous retrouver l’année dernière, tout était prêt, mais la crise sanitaire en a décidé autrement.

Ce retour des BIS était donc attendu. Il était, il est surtout urgent et nécessaire au regard des difficultés nombreuses, multiples, auxquelles le monde culturel doit faire face.

Je pense bien sûr au tribut extrêmement lourd que le secteur, et le spectacle vivant en particulier, a payé et continue à payer à la crise du COVID. Il y a eu les effets directs avec les fermetures et les annulations mais aussi les effets indirects depuis la crise des vocations jusqu’au changement de comportement des publics.

A ces difficultés se sont ajoutées celles liées aux bouleversements des derniers mois. L’inflation et la crise énergétique font peser une nouvelle menace sur les structures et les professions qui sont les vôtres.

D’autres sujets se sont faits jour comme celui des festivals de l’été 2024. Je me suis mobilisé avec mes collègues maires de grandes villes, avec les différentes associations d’élus, aux côtés des acteurs culturels, pour que les festivals soient maintenus. Nous avons obtenu des premières avancées mais nous resterons, dans les semaines et les mois à venir, attentifs et mobilisés sur cette question majeure.

Alors c’est vrai nous aurions aimé que ces retrouvailles soit plus sereines et, au moment de vous accueillir ici à Nantes, j’aurais préféré tenir devant vous un discours bien plus positif, plus optimiste. Mais la violence et l’ampleur de cette crise du spectacle exigent qu’on les regarde bien en face. Elle exigent aussi que l’on agisse sans attendre.

Les Biennales Internationales du Spectacle arrivent à point nommé tant on connaît la force de la mobilisation qu’elles permettent. C’est un évènement sans pareil à l’échelle nationale, européenne et même internationale. Nous sommes heureux à Nantes, de les accueillir, de les accompagner, de les soutenir depuis leur création en 2004.

Et je veux remercier Nicolas Marc et ses équipes, d’autant plus chaleureusement après ces longs mois d’incertitudes marqués par le report de l’édition 2022. Je veux également remercier et saluer l’ensemble des partenaires fidèles des BIS ainsi que vous toutes et tous qui par votre participation faites leur force et leur richesse.

Oui la force des BIS c’est le collectif, le rassemblement, le partage, la mise en commun. Je le dis avec d’autant plus de conviction qu’à Nantes ce jeu collectif est depuis longtemps un mode de faire privilégié.

Le directeur d’un de nos établissements culturels, nouvellement arrivé, me confiait récemment avoir été surpris par la qualité du dialogue qui irrigue le milieu culturel nantais. Pendant la crise sanitaire, cette solidarité avait aussi fait ses preuves. Et je crois que plus les difficultés sont grandes, plus il faut se rassembler.

C’est dire encore une fois toute l’importance du rendez-vous qui s’ouvre.

Mais avant même d’imaginer ensemble des solutions à la crise, avant de tracer collectivement des perspectives nouvelles pour le spectacle vivant, il faut, je crois, redire quelle importance nous donnons à la culture.

Je le dis ici parce que lorsque les difficultés augmentent, la tentation apparaît chez certaines et certains responsables politiques de faire de la culture la variable d’ajustement de leurs budgets.

Au contraire, nous devons, nos collectivités doivent continuer à soutenir la création et la diffusion. L’un ne va pas sans l’autre. Il faut continuer à financer nos institutions culturelles mais aussi les associations dans toute leur diversité.

En tant que Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole, avec mon équipe – et je salue Aymeric Seassau, adjoint à la culture et Fabrice Roussel, premier vice-président de la métropole et tous les élus présents, Emilie Bourdon, Michel Cocotier – nous savons tout ce que la culture a apporté à notre territoire, tout ce qu’elle lui apporte et tout ce qu’elle a encore à lui apporter.

Comme Edouard Glissant, Patrick Chamoiseau et leurs amis, je la considère comme un « produit de haute nécessité ». A mes yeux il nous revient la responsabilité d’en offrir l’accès au plus grand nombre, car c’est là le chemin de l’épanouissement, de la dignité, de l’accomplissement de soi-même avec les autres.

Je dis ici : je ne serai pas de celles et ceux qui choisissent de sacrifier la culture, la création, l’emploi culturel, les conditions de vie des artistes sur l’autel de l’effort face à la crise.

C’est d’ailleurs pour cela que, face à la crise sanitaire, j’ai demandé au Conseil municipal de voter deux plans de soutien successifs dotés chacun d’1 million d’euros en direction de l’ensemble du monde culturel.

Nous sommes bien aujourd’hui face à une crise du financement de la culture. Et ce que j’appelle aujourd’hui de mes vœux, en tant que Maire de Nantes, Présidente de Nantes Métropole mais aussi en tant que Présidente de France Urbaine, c’est que l’État redonne aux collectivités les capacités de porter une ambition culturelle, que ce soit des moyens financiers, par la fiscalité, que ce soit par l’accompagnement des initiatives de coopération territoriale.

Souvenons-nous aujourd’hui de la grande expérience de la décentralisation culturelle qui a a été à l’origine du modèle français. Faisons en sorte d’en préserver l’héritage même face aux bouleversements que notre société traverse.

En préservant ce modèle nous serons bien davantage en mesure de répondre à l’urgence sociale qui menace aujourd’hui le secteur culturel. Nous serons aussi en mesure de répondre à l’urgence écologique.

Je ne vois là aucune contradiction mais bien au contraire deux défis qui peuvent et qui doivent être relevés ensemble. C’est même le sens profond de mon action. Je me réjouis donc que le thème des transitions ait été choisi comme un des thèmes principaux de ces Biennales.

Certes vous n’avez pas attendu ces rencontres pour prendre en main cet enjeu et le secteur s’est déjà largement mobilisé. Cela a été le sujet de nombreux débats à Avignon cet été.

A la fin de l’année dernière l’association Arviva lançait, à Marseille, la deuxième édition de ses Rencontres nationales pour l’écologie dans le spectacle, avec ce mot d’ordre  : « Pas de spectacle vivant sur une planète morte. ». Cette expression dit tout du défi.

Je sais aussi que le Syndicat des entreprises artistiques et culturelles a préparé, lui, un plan de préconisations.

Et je veux vous dire que là encore notre réussite passera par une mobilisation dans laquelle les collectivités doivent s’engager pleinement. A Nantes nous prendrons notre part et la question des transitions est un des marqueurs fort de la nouvelle politique publique culturelle dont l’écriture est en cours d’achèvement.

Et puis comme nous évoquons ces priorités qui doivent être celles de nos réflexions, de nos échanges et de notre action commune, je veux en évoquer deux devant vous qui ont fait l’actualité de notre collectivité durant ces dernières semaines.

La première est celle de l’égalité. Les premières assises nationales de lutte contre les violences sexistes et sexuelles se sont tenues ici même à la fin du mois de novembre. Leur immense succès disent tout de l’impérieuse nécessité de ce combat. Un combat qu’il nous faut mener toutes et tous, ensemble, chacune et chacun dans nos champs d’action.

La deuxième priorité est celle de la santé mentale avec, toujours ici, au début du mois de décembre, un colloque national « ville et santé mentale » qui a permis de mettre en avant le rôle de la culture dans ce défi immense lui aussi.

Je souhaitais partager cela avec vous.

Nous avons donc beaucoup à faire ensemble et nous devons le faire sans attendre. L’heure est grave, certes, mais il nous faut aussi être attentif aux signes positifs.

Depuis les réouvertures, et même si son comportement a changé, le public est revenu dans les salles de spectacle. La semaine dernière l’auditorium de cette Cité des congrès était comble deux soirs de suite pour la représentation de « la trilogie des contes immoraux » de Phia Ménard.

Je ne doute pas que le public sera également au rendez-vous pour le festival « Trajectoires » qui s’ouvre ce soir qui est lui aussi un exemple de mobilisation, de coopération, pour nous offrir de beaux moments d’émotion partagée grâce à la danse.

Aussi pour conclure vous me permettrez d’emprunter les mots de Phia Ménard qui dans le livret de son spectacle affirme : « Reprendre possession de l’imaginaire, c’est pour moi un chemin pour sortir de l’effroi ».

Oui, je le crois aussi, plus que jamais le spectacle vivant, les arts et la culture ont un rôle à jouer, un rôle nécessaire, celui de faire éclore les imaginaires qui nous permettront de continuer à écrire ensemble un destin commun.

Excellentes BIS à toutes et à tous !

Je vous remercie.

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Catégories Actualités
Auteur Benjamin Baudry
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