Nantes et la Loire, c’est une longue histoire, celle d’un lien fort, intime. Il a connu des épisodes sombres, avec la traite et l’esclavage, que nous avons choisi de regarder en face, pour construire, collectivement, un avenir partagé et apaisé. Mais la Loire, c’est aussi la prospérité industrielle et commerciale qui a forgé cet esprit d’entreprendre, ce volontarisme et aussi cette culture ouvrière encore si prégnante dans notre ville. La Loire, c’est la construction navale, dont l’empreinte reste si profonde. Et puis la Loire, bien sûr, c’est une douceur de vivre. Une présence, une lumière, une ambiance sans équivalents. On aime se retrouver près d’elle, dans une guinguette par exemple, comme celle que nous avons inaugurée tout récemment. Alors oui, il faut connaître ce lien étroit avec son fleuve pour bien comprendre Nantes.
Pourtant, ce lien s’est trop longtemps relâché. Une vision trop utilitariste de la ville, les comblements, ont contribué à ce que Nantes tourne le dos à son fleuve.
En 2014, j’ai proposé aux Nantais une ambition : que Nantes retrouve la Loire. J’ai engagé avec les communes de la Métropole le grand débat Loire. Il a révélé l’envie de Loire des habitants, l’envie de retrouver la Loire en proximité, une Loire intime, apaisante. Nous avons pris 30 engagements à l’issue de ce débat qui, d’ores et déjà dans leur mise en oeuvre, transforment progressivement notre rapport à la Loire.
Ce que nous vivons ce week-end est l’illustration que Nantes retrouve la Loire. Débord de Loire, un événement festif et populaire, est né en 2016. Cette fête triennale a, pour sa deuxième édition cette année, pris une dimension encore plus forte. Avec cette parade Nautique autour de l’Hermione et du Belem dans une arrivée à Nantes riche en émotion. Avec ces animations, expositions, spectacles, ce sont des centaines d’acteurs, de bénévoles qui sont mobilisés pour une fête qui célèbre notre patrimoine, une fête vivante avec et autour de la Loire, qui nous projette vers l’avenir.
Dans quelque jours, c’est à Nantes sur la Loire que sera donné le départ de la Solitaire du Figaro. Oui Nantes retrouve la Loire. Dès le prochain Conseil métropolitain, nous allons ainsi adopter un schéma directeur « Loire à pied », pour à la fois mieux accéder à ses berges et bien sûr les protéger, en conserver l’aspect sauvage. La Loire elle-même doit redevenir un espace de circulation, avec une nouvelle navette fluviale que l’on pourra emprunter entre le Bas-Chantenay et le Hangar à bananes, dès 2020.
La future promenade de la gare à la Loire, permettra de renouer encore plus avec le fleuve, notamment au niveau si symbolique de la place de la Petite Hollande. Souvenons-nous que, au XVIIe siècle place de la Petite Hollande, les quais accueillaient directement les péniches hollandaises chargées de leur cargaison de fromage, négociées ensuite à la bourse.
Ainsi se tisse à nouveau ce lien si particulier et si riche entre notre fleuve et notre ville, qui fait que Nantes, originale, singulière, n’est, « ni tout à fait terrienne, ni tout à fait maritime, ni chair, ni poisson », selon la belle expression de Julien Gracq.