J’aime Nantes et je veux m’engager pour elle, pour ce qu’elle produit d’inspiration, d’audace autant que de douceur de vivre chez chacune et chacun des Nantaises et des Nantais.
Je les croise au quotidien. Ils ont mille visages : celui de l’ancien ouvrier aujourd’hui retraité, dont la vie est bien occupée entre ses engagements associatifs, ses petits-enfants et ses balades à vélo. Celui de la mère de famille qui travaille et élève seule ses enfants. Elle me dit ses difficultés mais aussi sa satisfaction qu’ils puissent pratiquer en bas de chez elle une activité sportive et participer aux activités du centre socio-culturel. Nantes a le visage de ces hommes et femmes pour qui le quotidien n’est pas toujours facile. Elle a aussi celui du chef d’entreprise qui fait vivre une PME dans le Bas-Chantenay. Il me dit sa fierté de pouvoir produire dans la ville, sa volonté de développer son entreprise en France et à l’international. Ou celui de ces jeunes toujours plus nombreux que je croise aux terrasses des cafés, que je trouve mobilisés sur des projets qui font vivre la ville le temps d’un week-end ou d’une année.
Je vois Nantes, je vis Nantes et je veux Nantes comme une ville qui tisse des liens. Il y a ces fils qui nous relient. Celui de la Loire et de son estuaire qui nous ouvrent aux circulations des hommes, des idées, des marchandises. Ceux de nos vallées fluviales la Chézine, l’Erdre, le Cens et la Sèvre, toutes reliées à la Loire et qui dessinent une étoile verte dans la ville et au-delà dans toute l’agglomération. Le fil de l’Art et de la culture, dans la ville, accessible à tous, pour tous, qui ouvre des horizons matériels et immatériels.
Nantes est riche de ces liens. C’est une ville comme une dentelle. Belle dans son ensemble et dans tous ses détails.
Dans ses 11 quartiers tout d’abord. Ils sont tous différents. Chacun a son histoire, plus industrielle ou maritime pour certains comme Chantenay ou l’île de Nantes, plus maraîchère pour d’autres comme Doulon-Bottière ou Nantes-Erdre, plus commerçante pour le centre-ville. Cette histoire a dessiné des paysages, elle a forgé des traditions de solidarités avec près de 6000 associations et 70 000 bénévoles qui vont à la rencontre des habitants. Rencontrer l’Autre, c’est se rencontrer soi-même. Dans cette période où beaucoup prônent le repli sur ce qui est semblable plutôt que l’ouverture à ce qui est différent, je travaille depuis 2014 à faire de Nantes une ville toujours plus riche de sa diversité, une ville qui ne soit pas standard, dans laquelle les ambiances, les odeurs, les couleurs changent en fonction des quartiers.
Depuis le début de mon engagement politique, j’agis pour que dans tous les quartiers, toutes les Nantaises et tous les Nantais puissent contribuer à faire de notre ville un territoire d’inspiration. Nous avons pour cela une autre singularité qui est une richesse : nos quartiers populaires. Ils sont riches d’une vie associative, commerçante, économique portée par des habitant·e·s pleins de talents. Ils participent, comme les autres, à cette ville intense mais connaissent aussi des fragilités, des difficultés. Nous agissons pour y remédier, avec une ambition globale, sur la durée, pour tisser ensemble les fils du développement économique, du logement, de la santé, de l’éducation et de la culture… Maintenir le marché historique de Bellevue, créer un espace de coworking, ouvrir les médiathèques dans tous les quartiers un dimanche après-midi par mois, faire revivre un ruisseau à Nantes Nord, c’est améliorer le quotidien autant qu’ouvrir les horizons.
Ces 11 quartiers de vie, c’est le premier lien que nous avons en partage dans notre ville. C’est pourquoi nous agissons d’abord en proximité, sur les questions du quotidien, la propreté de nos rues comme la sécurité de nos espaces publics. C’est essentiel pour notre qualité de ville et notre qualité de vie et nous devons encore progresser sur ces sujets.
J’agis pour que Nantes soit toujours plus cette ville du cousu-main pensée par et pour ses habitant·e·s, leurs besoins, leurs usages, leurs pratiques. Que Nantes refuse le prêt-à-porter des métropoles mondialisées, où l’on vit, consomme, mange de la même manière. Je veux que Nantes affirme sa singularité, celle de l’estuaire où se rencontrent la terre et la mer, l’intime et les grands horizons. Celle d’une ville-port et d’une ville-porte qu’elle forme avec l’estuaire et Saint-Nazaire.
Les Nantais·e·s savourent de vivre avec la Loire, dans une ville aux 100 jardins. Du parc de Procé aux prairies des bords de Sèvre, des vergers des Oblates à la prairie de Mauves, la nature est partout à Nantes. Je crois profondément qu’il nous faut creuser le sillon de cette singularité pour engager Nantes dans la transition écologique et faire une ville qui s’inspire des richesses de la nature autant qu’elle la protège, pour créer des espaces de respiration face au changement climatique.
J’ai engagé Nantes dans cette profonde transformation. Demain, la gare-mezzanine proposera deux sorties, une sortie Erdre et Loire et une sortie Jardin, qui s’ouvrira sur un hall végétal à ciel ouvert, dans le prolongement du jardin des Plantes. De là on pourra arpenter 4km de promenade arborée en longeant la Loire, jusqu’au jardin extraordinaire de la Carrière de Chantenay qui va voir le jour dès 2019. On pourra aussi le rejoindre par le miroir d’eau, puis Feydeau et Commerce réaménagés dès l’an prochain en jardin des 4 saisons. De là, profiter de la place de la Petite Hollande, les pieds dans la Loire, avant de rejoindre l’île de Nantes ou le Bas-Chantenay avec son arbre aux hérons. Sur l’île, dont on fera désormais le tour par les berges, le grand parc métropolitain ouvrira sur Pirmil les Isles et la vallée de la Sèvre. Du cœur historique de la ville, on pourra remonter les vallées de la Chézine, de l’Erdre ou du Cens pour arriver à Bellevue à travers des cheminements verts, qui déboucheront sur le parc de la Meta ou à Nantes Nord, où le ruisseau des Renards aura repris toute sa place. Plus à l’Est, à Doulon-Gohards, Nantes prendra des airs de campagne avec les fermes urbaines qui s’y développent. Partout dans la ville, dans chacun de ses quartiers, la nature sera valorisée pour transformer profondément les espaces publics.
Ces espaces ils sont aussi des lieux d’Art et de culture. Les Nantais·e·s apprécient la poésie et la surprise de l’Art qui réenchante la ville. Les poussins de Claude Ponti au Jardin des Plantes, les passages piétons redessinés au pied des Nefs, le péage urbain de la Petite Amazonie, le Pas de Côté de la place du Bouffay. A chaque fois, l’Art se mêle à la nature et à la ville pour créer un espace qui laisse la place à l’imaginaire, à la respiration, à la convivialité. Ma conviction, c’est que la Ville a besoin d’artistes qui peuvent créer librement et diffuser facilement leurs œuvres dans les murs mais aussi hors les murs des institutions culturelles. Je crois à une culture métissée, qui attire et qui émancipe, qui suscite la créativité et l’enthousiasme et permet de faire ensemble partout dans l’espace public.
Retourner la ville vers la Loire, faire une ville dans un jardin, développer la culture hors les murs, révéler les quartiers populaires, tels sont quelques uns des choix que j’ai posés pour Nantes pour répondre aux défis. Nantes grandit, Nantes se développe pour devenir aujourd’hui une métropole européenne. Mais grossir indéfiniment, sans autre but que de croître n’est pas mon projet pour Nantes. J’appartiens à une génération de responsables politiques qui a toujours vécu avec l’urgence écologique. Il n’est plus temps d’attendre. Il est temps d’innover et d’agir dans nos villes.
J’assume et je revendique la volonté de faire de Nantes une autre métropole, qui conjugue taille humaine et dimension internationale, qui soit attractive à partir de la douceur de vivre. Une métropole qui mette en œuvre un développement sobre en ressources mais riche en emplois. Une métropole qui ne fasse pas cavalier seul mais qui joue collectif, en misant sur les complémentarités plutôt que sur l’uniformité.
Nous pouvons inventer l’avenir avec un temps d’avance, à partir de l’énergie, des idées, des initiatives de tous les acteurs. Nous pouvons imaginer des utopies pragmatiques pour notre ville, pour développer la force, l’énergie, les voies pour agir et changer les choses. Pour que Nantes soit demain la métropole des solutions aux transitions que nous vivons. Pour en faire des opportunités de faire la différence dans la vie des habitant·e·s.
Pour ouvrir ces chemins audacieux, nous avons aujourd’hui des atouts, au premier rang desquels notre bonne santé économique. Nous avons su établir des partenariats clairs, solides et transparents avec les entreprises, dans lesquels chacun s’engage et prend des risques dans son rôle, dans ses responsabilités. Faible taux de chômage, espace attractif pour les investisseurs, dynamisme et excellence de notre tissu économique, la métropole nantaise est aujourd’hui un territoire d’envies et d’inspiration pour celles et ceux qui veulent ouvrir des voies nouvelles.
Notre histoire a construit des filières d’excellence industrielle puissantes et innovantes : manufacturing, agro-alimentaire puis numérique, industries culturelles et créatives, santé. Cela nous donne par exemple toutes les cartes pour inventer ici l’industrie du futur.
Notre deuxième atout, c’est notre ambition à faire monter les compétences. Je veux faire de la métropole un territoire apprenant, un territoire des intelligences pour enrichir l’intelligence collective. Il y a dans tous les quartiers de Nantes, dans toutes les communes de la Métropole, des inventeurs, des soignants, des techniciens, des créateurs en puissance. 2/3 des écoliers exerceront demain un métier qui n’existe pas encore aujourd’hui. L’Université nantaise, l’IRT Jules Verne, l’école Centrale, les lycées, les centres de formation sont autant de lieux où s’invente cette métropole de l’excellence industrielle, humaine et écologique.
Notre troisième atout, c’est notre capacité à coopérer à toutes les échelles. Je crois profondément dans la décentralisation car je sais que l’avenir s’invente dans les territoires, dans tous les territoires. Je sais aussi combien habitants, idées, richesses circulent au-delà de nos frontières politiques ou administratives. Dans ce contexte, les métropoles ne sont pas plus légitimes que d’autres à proposer de nouvelles voies. Mais je crois qu’elles ont une responsabilité dans le monde qui vient : celle de proposer, d’agir et de favoriser les projets et les méthodes qui nous permettent de relever ensemble les défis, avec les territoires ruraux et périurbains qui nous entourent. J’ai impulsé cette dynamique d’alliance des territoires pour la métropole. A l’échelle de l’estuaire avec le pôle métropolitain Nantes-Saint-Nazaire ou au Sud, dans nos collaborations avec le pays de Retz. A l’échelle du Grand Ouest avec le pôle métropolitain Loire-Bretagne qui réunit Nantes, Saint-Nazaire, Brest, Rennes et Angers.
Cette capacité à tisser des liens au sein de différents réseaux, c’est ce que j’ai initié aussi à l’échelle européenne. Nantes est depuis longtemps une ville ouverte sur le monde. Je veux que le monde s’ouvre à elle. Que nos entreprises puissent se développer à l’international. Que nos écoliers, nos étudiants, nos apprentis puissent faire des allers-retours entre l’ici et le lointain pour apprendre. L’attractivité internationale nous permet et nous permettra de rayonner dans notre singularité, de développer l’emploi et la qualité de vie dans un même mouvement. De faire entendre notre voix, notre petite musique nantaise dans les réseaux européens, ceux d’Eurocities comme auprès des instances de l’Union Européenne.
Passer d’une logique de quantités à une logique de qualité. Construire avec et pour les habitant·e·s autour de trois piliers : la créativité, la sobriété et les solidarités. Pour permettre à chaque projet de vie individuel de s’inscrire dans une dynamique collective.
Nous sentons collectivement que nous sommes à un moment de bascule de nos sociétés. Les transitions que nous vivons ont un impact social fort. Elles peuvent contribuer à renforcer les inégalités si nous n’y prenons pas garde. Il y a à Nantes des habitant·e·s qui souffrent au quotidien de la précarité énergétique dans leur logement, de la précarité alimentaire dans leur vie quotidienne, de la précarité économique face aux nouvelles formes du travail. Il y a des habitant·e·s qui sont victimes au quotidien de discriminations, qui se sentent exclus de l’aventure et de la promesse républicaine. Ces situations de précarité, de fragilités, d’inégalités portent en elles le risque d’une fragmentation toujours plus grande de nos sociétés, de la compétition de tous contre tous quand je souhaite développer la coopération de tous avec tous.
Nous devons inventer une nouvelle urbanité, faite de nouvelles solidarités qui croisent les enjeux économiques, sociaux, sanitaires et écologiques. Reconnaître que nous partageons des responsabilités communes, un destin commun. Travailler ensemble à l’intérêt général. Pour remettre du sens dans nos existences et augmenter individuellement et collectivement notre bien-être et notre qualité de vie.
Sur la question du logement par exemple. Je veux que chacun puisse se loger dans la Métropole, quels que soient ses revenus, sans avoir à s’éloigner à 30 ou 40 km. L’étalement urbain est injuste socialement, inefficace écologiquement et inefficient économiquement. Je veux faire une ville de haute qualité architecturale et environnementaleoù chacun ait accès à un logement adapté à sa situation familiale, professionnelle, à son âge, à son autonomie, à ses revenus. C’est pourquoi nous menons une politique de logement qui diversifie au maximum l’offre, dont 25 % de logements sociaux. Quand je fais le choix de faire demain des toits de la Métropole une canopée urbaine, sur laquelle on pourra produire de l’énergie, de l’alimentation ou une climatisation végétale, je choisis d’ouvrir des voies nouvelles pour penser la façon dont on habitera la ville demain.
Cette question rejoint les défis démographiques auxquels nous sommes confrontés. Celui des familles, celui du vieillissement et celui des migrants. Je crois que Nantes peut être une ville de l’hospitalité, qui permette à chacun·e de trouver sa place quel que soit son histoire et ses horizons.
Aujourd’hui et encore plus demain cohabiteront dans notre ville 4 voire 5 générations. Avec une diversité de situations et de rythme de vie. Je veux faire une ville qui soit au plus près des besoins individuels tout en créant des espaces collectifs où cette diversité se rencontre. Cela commence dès le plus jeune âge, par l’attention portée à la diversité et à la qualité des modes de garde, avec des crèches dans tous les quartiers, pour conjuguer facilement vie professionnelle et vie familiale. Cela passe aussi par la construction d’écoles, par l’offre sportive et culturelle. C’est le soutien à toutes les familles et toutes les formes de parentalité. C’est aussi la question de l’accessibilité universelle, pour laquelle nous nous battons, parce que ce qui est nécessaire à certains profite à tous pour une ville plus fluide. Cela passe enfin par la place donnée à nos aînés dans nos villes, sur la question du logement comme de leur place de citoyens à part entière.
Notre ville, comme beaucoup de métropoles européennes, accueille aujourd’hui des migrants. Nous voulons les accueillir dignement, fidèles aux valeurs de fraternité et à notre histoire. L’État doit assumer ses responsabilités et l’Union Européenne doit profondément évoluer sur cette question. Les migrants sont une richesse si nous sommes capables de faire de la place à leurs histoires, à leurs parcours pour construire ici, en France et en Europe, un nouveau projet de vie. Nantes y contribue depuis longtemps et a posé des gestes forts mais les villes ne peuvent assumer seules les missions que l’État refuse de remplir.
Je veux créer une ville bienveillante pour nos corps et nos esprits. Notre santé est ce que nous avons de plus intime, de plus précieux. Quand le corps est abîmé, quand la mobilité est freinée, quand l’esprit est fragilisé, c’est la capacité à à vivre avec les autres qui est affaiblie. Le nouveau CHU est l’équipement symbolique qui dit notre ambition pour la santé des Nantaises et des Nantais. Un bâtiment au cœur de la ville, proche des usagers, qui offre les meilleures conditions de soins pour les patients et de travail pour les soignants. Mais la santé c’est aussi les maisons de santé à Nantes Nord et Bellevue, l’encouragement des pratiques sportives ou des déplacements doux, la nature en ville.
La santé passe par l’alimentation. Se nourrir, c’est un geste du quotidien qui engage des saveurs, une histoire, une culture. La précarité alimentaire contraint ce geste et a des conséquences fortes sur les vies. Je veux qu’à Nantes demain, tout le monde puisse avoir accès à une alimentation locale de qualité. La construction du nouveau MIN est une réponse à ces enjeux pour réduire les distances entre le producteur et le consommateur et travailler à la sobriété énergétique et économique de nos modes d’alimentation.
Inventer cette nouvelle urbanité nécessite un changement de posture de la puissance publique, des entreprises, des associations, des citoyens. Je ne veux pas décider et agir seule mais penser et faire ensemble, pour prendre le risque de l’audace et ouvrir des chemins qui ne ressemblent qu’à nous. Je crois que Nantes peut être exemplaire de ces villes qui développent une culture de la délibération, pour penser tous les âges et tous les usages de la ville. Faire de Nantes un territoire d’inspiration et de désir démocratique, en multipliant les lieux de débats pour apprendre à dire nos désaccords et à faire émerger des points d’accord.
Je vois Nantes, ses atouts comme les difficultés auxquelles chacune et chacun peut être confronté. Je vis Nantes, l’énergie et l’envie de ses habitants pour travailler collectivement à plus d’égalité et de solidarité. Je veux Nantes comme une ville vivable, désirable et inspirante dans laquelle chacune et chacun peut déployer ses ailes. C’est forte de ces convictions que je veux réfléchir avec vous au sein de Nantes Labo 258, pour continuer d’ouvrir des chemins audacieux riches d’espoir et de promesses pour la communauté des Nantaises et des Nantais.