La démission de Nicolas Hulot hier n’est pas une crise de gouvernement, l’énième épisode d’un feuilleton à rebondissement que nous pourrions regarder de loin, comme on mange du pop-corn devant un film à sensations.
L’urgence écologique est aujourd’hui palpable pour chacune et chacun d’entre nous. L’été nous en a donné un premier aperçu. Elle devient une urgence sanitaire quand l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, les aliments que nous mangeons deviennent de potentiels dangers pour notre santé. Et une urgence économique et sociale quand le coût des catastrophes écologiques et des maladies chroniques devient une charge trop importante.
Les solutions, nous les connaissons depuis plus de 40 ans : protéger les espaces naturels et la biodiversité, réduire les émissions de gaz à effet de serre, changer de modèle agricole, développer d’autres mobilités, stopper l’étalement urbain.
Que répondrons nous à nos enfants et petits-enfants dans trente ans ? Que nous ne savions pas ? Que nous ne pouvions pas ?
C’est faux. Nous savons et nous pouvons. Tous les jours, dans nos territoires, des hommes et des femmes agissent. Qu’ils soient entrepreneurs, acteurs associatifs, agents du service public, citoyens, élus, les initiatives sont innombrables. Elles démontrent, s’il fallait encore en convaincre certains, que la sobriété se conjugue au pluriel des solidarités et de la lutte contre les inégalités. Qu’il n’y a pas à sacrifier le présent pour le futur mais à penser les deux simultanément.
C’est ainsi que nous concevons les transitions à Nantes. Comme des opportunités de penser ensemble aujourd’hui et demain. Quand nous nous engageons à chauffer 50 % des logements sociaux par des énergies renouvelables d’ici 2020, quand nous investissons massivement dans la rénovation énergétique de ces mêmes logements, nous mettons la sobriété au service de la lutte contre la précarité tout en créant des emplois.
De la même façon, notre engagement pour la nature en ville repose sur ces trois piliers. Faire de la ville un espace qui s’inspire des richesses de la nature autant qu’elle la protège, c’est faire de la nature un élément central de nos paysages urbains pour permettre à chacun d’y trouver refuge quand il fait trop chaud par exemple. C’est utiliser des matériaux naturels et des sources d’énergie renouvelables en faisant par exemple des toits de notre Métropole des centrales solaires. C’est mettre en œuvre un modèle agricole et alimentaire qui permette à chacun de se nourrir sainement à un prix décent.
Dans un monde où la mobilité et la rapidité sont la règle, nous revendiquons le droit d’aller à son rythme, c’est pourquoi nous développons la complémentarité entre toutes les formes de mobilité, en valorisant des mobilités propres. Le développement de notre réseau de transports publics passe par de nouvelles lignes mais aussi des matériels roulants au gaz ou à l’électricité qui garantissent la qualité de l’air et réduisent les nuisances sonores.
En agissant pour l’environnement, nous agissons pour la santé de nos concitoyens ainsi que pour le développement de notre Métropole, un développement porteur de solutions aux défis que nous vivons.
Les territoires sont la bonne échelle pour agir face à l’urgence écologique. Et en particulier les métropoles, qui concentreront demain près de 70 % de la population mondiale. Ils doivent être encouragés, soutenus, consultés pour que les solutions qui s’inventent localement essaiment et s’enrichissent mutuellement. C’est le rôle des Etats, de l’Union Européenne, de la communauté internationale que de penser des stratégies qui permettent de soutenir et d’encourager de tels réseaux. Plutôt que de céder face à la pression des lobbys.
Nous ne vivons pas une crise passagère, il n’y a ni jardin d’Eden, ni planète B qui nous permettrait de remettre sur pied ailleurs des modes de production et d’action destructeurs de l’environnement et de l’homme. Nous devons agir ici et maintenant. A grands pas.